Politique

Législatives : ce que craignent les agriculteurs en cas de victoire du RN

La perspective de voir le RN l'emporter lors des élections législatives anticipées inquiète certains agriculteurs, qui voient les progrès faits lors de la mobilisation nationale de l'hiver dernier être stoppés.

Si près de 60% des Français considèrent la dissolution de l'Assemblée nationale comme une bonne chose, selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, samedi 15 juin, les agriculteurs, eux, ne la voient pas d'un très bon œil. Au contraire, la perspective de voir l'extrême droite remporter les élections législatives anticipées dans leurs régions les inquiète. Outre les grandes lignes du programme du RN, sur l'immigration notamment, les agriculteurs craignent que les progrès effectués l'hiver dernier – au prix de lourds efforts et d'une mobilisation nationale sans précédent – reculent.

Les discussions entre l'exécutif et les syndicats d'agriculteurs avaient abouti à la création de différents projets de loi, comme celui sur l'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations, voté en première lecture à l'Assemblée nationale le 28 mai, qui devait être examiné le 24 juin au Sénat. Tout est suspendu en raison des législatives. "Il y a un peu un sentiment de gâchis par rapport à tout le travail de construction qui a été fait, des lois qui sont prêtes à passer et qui vont être probablement jetées à la poubelle", a confié Jocelyn, éleveur laitier en Seine-Maritime, auprès de BFMTV.

Quid de la main d'œuvre étrangère dans les exploitations agricoles ?

La réduction de l'immigration légale, cheval de bataille du RN, inquiète aussi les agriculteurs, qui comptent énormément sur la main d'œuvre étrangère, notamment lors de la période des vendanges dans les exploitations viticoles ou pour d'autres types de récoltes. Un viticulteur en Gironde, interrogé par BFMTV, trouve illogique que l'on prive un étranger de son visa de travail ou qu'on l'empêche d'accéder à la nationalité française "si son processus (de naturalisation) a déjà commencé et s'il travaille déjà depuis un certain temps".

publié le 17 juin à 09h53, Maeliss Innocenti, 6Medias

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