Politique

Sécurité, retraites, nucléaire... Emmanuel Macron dévoile sa feuille de route en vue des législatives

Emmanuel Macron s'est exprimé pendant 90 minutes face à près de 200 journalistes lors d'une conférence de presse, mercredi 12 juin . Après un propos liminaire d'une vingtaine de minutes, le chef de l'État a répondu aux questions, trois jours après avoir annoncé la dissolution surprise de l'Assemblée nationale et la tenue d'élections législatives anticipées

Initialement prévue mardi 11 juin, la conférence de presse d'Emmanuel Macron a finalement bien eu lieu mercredi 12 juin, au Pavillon Cambon Capucines à Paris. Cet exercice a permis au chef de l'État d'indiquer "l'orientation qu'il croit juste pour la Nation" dans la perspective des élections législatives anticipées, qui font suite à la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée dimanche soir.

Dès le début de sa prise de parole, Emmanuel Macron a assuré que les résultats des élections européennes et la conjecture politique ne pouvaient pas être suivis d'un changement de gouvernement ou de Premier ministre. Elle "imposait une dissolution" de l'Assemblée nationale qui "permet, seule, la clarification des choses", a-t-il assuré. "Depuis dimanche soir, les masques tombent et la bataille des valeurs éclate au grand jour", a estimé Emmanuel Macron, visant directement Éric Ciotti et sa proposition d'une alliance entre Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) aux législatives.

Emmanuel Macron a ensuite reconnu des erreurs mais loué le bilan de la majorité présidentielle. "Nous ne sommes pas parfaits, nous n'avons tout pas bien fait, mais nous avons des résultats", a plaidé le président de la République. "Cette majorité présidentielle actuelle, je souhaite que ses dirigeants puissent aller dialoguer avec des forces et des personnalités qui n'en sont pas membres aujourd'hui", déclare le chef de l'État, visant toutes les personnes qui "auront ensemble su dire non aux extrêmes", "avant ou après" les législatives. Emmanuel Macron assure également qu'il "ne fera pas campagne aux législatives". "Je n'entends pas faire campagne davantage que je l'ai fait en 2017 et en 2022", explique-t-il, jugeant néanmoins "important" de "donner le cap". Il ne fera pas non plus de débat avec Marine Le Pen, qui, avant les européennes, a affirmé qu'elle n'accepterait que s'il mettait sa démission "sur la table". Dans ces conditions, le président dit "non".

Emmanuel Macron souhaite "plus d'autorité à tous les étages"

Emmanuel Macron s'est ensuite attardé sur le programme que compte mettre en place la majorité présidentielle, en cas de victoire aux législatives. Le président de la République a affirmé vouloir "agir pour plus de sécurité, plus de fermeté" en France et promet globalement "plus d'autorité à tous les étages". Il appelle notamment à "réduire l'immigration illégale" par l'application des textes de lois déjà votés. Le chef de l'État souhaite également une "reprise en main par l'État" de "la question des mineurs non accompagnés". Il veut également se pencher davantage sur la question de la violence des mineurs.

Sur le volet de l'énergie, Emmanuel Macron confirme vouloir "huit nouveaux réacteurs nucléaires", comme il l'avait déjà annoncé le 16 janvier. "La France est l'un des pays d'Europe qui a l'énergie la plus décarbonée grâce au nucléaire. Il y a six ans, personne n'était d'accord sur le nucléaire", a-t-il soutenu. Au niveau national, Emmanuel Macron souhaite également "rouvrir la question des grandes régions", qui sont réformées depuis le 31 décembre 2015. Le chef de l'État veut "laisser le choix à nos compatriotes (...) s'ils veulent revenir sur ce sujet".

Sur la question controversée des retraites, Emmanuel Macron déclare que "les retraites seront bien indexées sur l'inflation. Le pouvoir d'achat des retraités, ce n'est pas une variable d'ajustement pour nous", explique-t-il. "Que proposent les autres? De revenir sur la réforme des retraites, c'est-à-dire de supprimer d'abord ce qui a été fait pour les retraités les plus modestes, mais surtout de mettre le système de retraite en banqueroute", a taclé le président de la République. Concernant le pouvoir d'achat, le président de la République appelle les entreprises à se saisir davantage des primes exceptionnelles non-imposables, comme la prime dite "Macron" pour "améliorer le quotidien de ceux qui travaillent".

Autre dossier brulant sur lequel est revenu Emmanuel Macron, le projet de loi constitutionnelle qui a été voté concernant la Nouvelle-Calédonie est suspendu. "On ne peut pas laisser d'ambiguïté dans la période pour donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l'ordre", a-t-il affirmé.

publié le 12 juin à 10h30, Quentin Marchal, 6Medias

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