France

"Si j'ai été déportée c'est parce que l'extrême droite était au pouvoir" : Ginette Kolinka fustige les propos tenus par Serge Klarsfeld

Invitée au micro de franceinfo mercredi 19 juin, Ginette Kolinka, rescapée de la Shoah, a rappelé les dangers des extrêmes et réagi aux propos de Serge Klarsfeld qui avait indiqué son intention de voter pour un candidat du Rassemblement national si celui-ci était opposé à la gauche.

Des propos qui suscitent l'incompréhension. Quelques jours après les déclarations de Serge Klarsfeld, qui a affirmé sur LCI qu'il voterait pour le Rassemblement national en cas de duel face à un candidat de La France insoumise aux élections législatives, Ginette Kolinka a exprimé, mercredi 19 juin, sa stupéfaction au micro de franceinfo. "Je ne comprends pas sa réaction. Quand tu vois Klarsfeld qui se met d'accord avec eux, là tu te dis qu'il y a quelque chose qui ne va plus", a expliqué la survivante du camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau, aujourd'hui âgée de 99 ans.

Alors que l'historien et avocat chasseur de nazis avait expliqué samedi 15 juin que le parti d'extrême droite a "fait sa mue et soutient les juifs", Ginette Kolinka, elle, a balayé d'un revers de la main de tels propos. "Peut-être qu'ils [le Rassemblement national, Ndlr] le font en parole pour avoir les voix de notre corporation, mais une fois qu'il aura les voix, qu'est-ce qu'il fera ?"

"Tout ce qui est extrême est dangereux"

Le Rassemblement national, héritier du Front national dirigé à l'époque par Jean-Marie Le Pen qui avait déclaré que les chambres à gaz ne sont qu'un "point de détail dans l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale", serait-il devenu un parti républicain comme a tenu à le souligner Serge Klarsfeld en mai dernier ? "Si j'ai été déportée, c'est parce que l'extrême droite était au pouvoir", a de son côté estimé Ginette Kolinka sur la plateau de C à vous, mardi 18 juin.

Quant à savoir quel serait aujourd'hui le rempart au Rassemblement national, Ginette Kolinka a botté en touche auprès de franceinfo sur un éventuel vote accordé au Nouveau Front populaire. "Tout ce qui est extrême est dangereux", a-t-elle expliqué. Celle qui depuis près de 25 ans rappelle un discours de tolérance contre la haine auprès des plus jeunes dans les établissements scolaires a ainsi expliqué qu'elle ne parle pas aux adultes. "Il y a des adultes qui m'écoutent mais c'est aux enfants que je parle (…) Je suis contre tout ce qui peut faire qu'on haïsse quelqu'un." Et d'ajouter : "Moi je suis pour la tolérance. Quel est le parti qui te dit "On s'aime tous" ? Je n'en connais pas beaucoup."

publié le 19 juin à 16h13, Kévin Comby, 6Medias

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