Politique : vives tensions au sein du PS, Olivier Faure face à ses détracteurs
© Abd Rabbo Ammar/ABACA - Olivier Faure est la cible de vives critiques de son propre camp.
Alors que le bureau national du Parti socialiste s'est réuni, les courants internes opposés à Olivier Faure ont été vents debout contre les prises de décisions du Premier secrétaire, selon l'Opinion. Ils veulent revenir à la table des négociations pour le poste de Premier ministre.
Secousses au Parti socialiste. Alors qu'Olivier Faure, premier secrétaire du PS, semble avancer main dans la main avec ses alliés du Nouveau front populaire et qu'un nouveau cycle de discussions a été ouvert par Emmanuel Macron, c'est depuis son propre parti que les dernières attaques sont survenues. Lors du bureau national du mardi 27 août, le ton est monté. Les deux mouvements internes opposés s'en sont pris à leur leader actuel, selon l'Opinion. Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol réclament un retour à la table des négociations pour le poste de Premier ministre et veulent prendre leurs distances avec la France Insoumise. "Je n’ai aucune leçon de gauche à recevoir de LFI. Je ne me laisserai pas intimider par leur terrorisme intellectuel", a taclé la maire de Vaulx-en-Velin, appelant à "chercher encore des solutions pour un Premier ministre socialiste" voire "social-démocrate".
Un cadre anti-Faure confie à nos confrères : "Faire croire que l’on est majoritaire et que l’on peut appliquer le programme du NFP, c’est se moquer du monde […] Si Olivier Faure ne bouge pas sur la durée, on va vers une scission". Hélène Geoffroy a également interpellé son Premier secrétaire sur les desiderata du NFP, qui, selon elle, ne seraient pas alignés avec ceux du PS : "À quel moment avons-nous voté la retraite à 60 ans (pas dans la campagne d’Anne Hidalgo), à quel moment avons-nous voté la rupture avec l’Europe (pas dans la campagne de Raphaël Glucksmann), à quel moment avons-nous voté la doxa économique de l’extrême gauche qui va accélérer les difficultés de notre outil de production et donc aggraver le chômage ? À quel moment avons-nous renoncé à la question de la sécurité ?"
Pas d'appel à manifester du PS
Et de reprocher à Olivier Faure que "l’alternative que tu proposes est le bruit et la fureur, le désordre". "J’assume de refuser d’appeler à manifester. Je suis maire de Vaulx-en-Velin et je sais le prix qu’il en coûte d’appeler à l’émeute", ajoute-t-elle, alors que la LFI a appelé à manifester le 7 septembre prochain, et que les autres partis du Nouveau Front Populaire commencent à agiter la menace de la rue pour peser dans le choix du Premier ministre à venir.
Le PS est donc le seul parti du rassemblement de la gauche à ne pas s'être positionné en faveur d'un rapport de force dans la rue pour Matignon. Même le proche d'Olivier Véran et secrétaire national du parti, Sébastien Vincini, a appelé à "rompre avec Jean-Luc Mélenchon et son entourage", pour incarner "la force tranquille".
Et dans cette tourmente interne, un nom revient avec insistance comme nouvelle proposition à Matignon : Bernard Cazeneuve. Loin d'être une option viable pour le NFP, les courants socialistes anti LFI verraient en l'ancien Premier ministre une carte à jouer dans le (long) débat politique en cours.
publié le 28 août à 08h55, Martin Pereira, 6 Medias