Les Européens mangeaient des momies pour se soigner à cause d'une mauvaise traduction
© Pixabay - Au XVe siècle, les Européens ingéraient un bout de momie pour se soigner.
Au XVe siècle, les Européens ingéraient un bout de momie pour se soigner. Mais cette pratique viendrait d’une erreur de traduction.
Chaque mot à son importance. Au XVe siècle, en Europe, il n’était pas rare de consommer un bout de momie, réputée pour sa prétendue vertu médicale, pour soigner une migraine, un mal de ventre ou même un cancer. Mais cette étrange idée viendrait d’un malentendu, relate Slate.
L'historien Karl Dannenfeldt explique ainsi que la mauvaise traduction du mot ”mumia” serait à l'origine de cette pratique. Le "mumia" était une substance présente sur le flanc d'une montagne persane, où il suintait de l'asphalte d'une roche noire, réputée pour ses vertus curatives et médicales dans le monde arabe. Seulement, en Europe, le mot a été confondu avec “momie”.
Une pratique sur quatre siècles
Ainsi, le "mumia" a été identifié comme une substance exsudée des corps conservés dans les tombes égyptiennes et a été prescrit pour tous les maux du quotidien. Rapidement, les Européens ont commencé à piller d'anciennes tombes égyptiennes, non plus pour leurs bijoux, mais bien pour les corps qu'elles renfermaient. Des voleurs de cadavres se sont même mis à vendre de faux cadavres antiques, en embaumant des corps d’esclaves ou de criminels.
En Angleterre, la pratique était particulièrement répandue. Le déballage de cadavres embaumés était même devenu un passe-temps fréquemment observé dans les amphithéâtres, les hôpitaux et même les maisons privées. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que cette pratique soit démentie et que la consommation de momie à des fins médicales ne soit qu’anecdotique.
publié le 3 mai à 08h30, Orange avec 6Medias