Politique

"Tout le monde déteste Fabien Roussel", comparaison avec un "collabo" : le PCF outré après les dernières attaques de LFI

© Lafargue Raphael/ABACA - Attaqué par Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou (LFI), Fabien Roussel s'offusque mais appelle "au rassemblement".

À l'occasion d'un post relayé sur Facebook, la députée LFI Sophia Chikirou a comparé Fabien Roussel au collaborationniste Jacques Doriot. Ancien communiste, il avait fondé le Parti populaire français, rappelle franceinfo. Mercredi, l'élue a également publié une photo d'un T-shirt barré d'un "Tout le monde déteste Fabien Roussel". Le PCF voit rouge.

Rien ne va plus à la Nupes. Et malgré les appels au rassemblement, le Parti communiste français et la France insoumise s'éloignent de jour en jour. Dernier épisode en date ? Les attaques de la députée Insoumise Sophia Chikirou et de l'ancien candidat à la présentielle Jean-Luc Mélenchon. La députée de la 6e circonscription de Paris a relayé une publication sur Facebook d'un militant, rappelle franceinfo. Dans celle-ci, elle fait un parallèle qui a choqué côté communiste : "Il y a du Doriot dans Roussel." Jacques Doriot était bien un ancien communiste, mais en 1936, il avait fondé le Parti populaire français, qualifié à l'époque de fasciste et collaborationniste. Il avait donc été exclu du parti. Cette même publication a été partagée par Jean-Luc Mélenchon sur son compte Facebook.

Puis, ce mercredi, la députée a aussi publié une photo de T-shirts barrés du slogan : "Tout le monde déteste Fabien Roussel." Là aussi, le leader Iinsoumis aurait "liké" le message. Des manœuvres qui ont provoqué l'ire du Parti communiste français. Dans un communiqué publié sur son site internet, le PCF s'insurge : "Certain(e)s ont décidé de mener une offensive injurieuse contre Fabien Roussel", peut-on lire dans un premier temps. Avant de poursuivre : "Le pire étant toujours possible, des dirigeants Insoumis, dont des parlementaires, relayent sur les réseaux sociaux des commentaires injurieux et calomnieux, d’une extrême gravité, mettant en parallèle Fabien Roussel et le collaborationniste Doriot." Pour le PCF, relayer de tels propos est tout simplement "un appel à la haine et à la violence". Et de leur demander des excuses publiques.

Fabien Roussel appelle au "dialogue et au débat respectueux"

Le PCF interpelle les leaders Insoumis sans les nommer : "Mesurent-ils à quel point ils contribuent ainsi à minimiser les théories défendues par tous les collaborationnistes du régime nazi, nourries d’anticommunisme et d’antisémitisme, au moment même où les extrêmes droites travaillent partout en Europe et en France, à habiller leurs projets d’une dangereuse respectabilité ?" Visiblement touché par les propos de Jean-Luc Mélenchon et de Sophia Chikirou, Fabien Roussel a réagi auprès de franceinfo. Il rappelle que ces mots sont "graves" et "leur demande de mesurer la dangerosité de leurs propos". "Me comparer à un nazi, c'est inciter à ce que des gens qui ont des problèmes psychiatriques m'agressent dans la rue."

Cependant, le leader communiste tempère et veut appeler au "rassemblement" ainsi qu'au "dialogue et au débat respectueux". "On doit avoir un minimum de respect entre nous", martèle Fabien Roussel. Le député du Nord souhaite que les "différences" mises en avant par chaque camp fassent "l'objet de débats", que ce soit "avec les Français", mais également "entre nous". "J'ai une haute exigence de l'union et du rassemblement", ajoute-t-il. Et il le répète : "Je veux l'union pour que la gauche gagne et l'emporte." Sur les réseaux sociaux, d'autres membres de la Nupes se sont inscrits en faux contre ces paroles, à l'image du député socialiste Jérôme Guedj : "Disqualifier par l’invective et l’infamie de la comparaison avec Doriot, non et non", a-t-il lancé.

publié le 21 septembre à 20h37, Xavier Martinage, avec 6Medias

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