Politique

Réforme des retraites : Macron en opération séduction après l’adoption du texte

© Capture d'écran - TF1 - Le président français Emmanuel Macron était l'invité des journaux de 13h de TF1 et de France 2.

Après l’adoption de la réforme des retraites, lundi, le président de la République est l’invité ce mercredi 22 mars des JT de 13h de TF1 et de France 2. Pas de grandes nouvelles attendues, Emmanuel Macron devrait garder le cap.

Très discret jusqu’ici sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron profite de la récente adoption du texte, lundi 20 mars, pour sortir de son mutisme. Au programme : une interview accordée ce mercredi 22 mars aux JT de 13h de TF1 et France 2. Malgré un mouvement de contestation qui ne faiblit pas et une motion de censure – proche de renverser son gouvernement - aucune annonce ne devrait être faite.

Ni dissolution, ni remaniement, ni référendum. Le Président garde le cap quoi qu’il arrive, décidé à faire de la pédagogie auprès des Français. Et pas n’importe lesquels, ceux "qui rentrent chez eux pour la pause déjeuner". De quoi justifier le choix surprenant d’un JT à 13h et non à 20h. L’Elysée a voulu s’adresser aux salariés, qui seront directement concernés par la réforme des retraites. Et le chef de l'État d'annoncer clairement : "S'il faut endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai."

Emmanuel Macron fait de la pédagogie sur sa réforme

Le Président a rappelé que le système des retraites est déficitaire. "Est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir de faire cette réforme ?", lance Emmanuel Macron, pour qui, la réforme est nécessaire pour sauver le système par répartition. "Il n'y a pas 36 solutions". Pour financer le système, alors que le nombre de retraités augmentent, le Président a expliqué de nouveau ne pas vouloir une augmentation des impôts ou choisir d’augmenter le déficit de l’Etat, proposé par la gauche. Le chef de l'État a ainsi regretté que "certains" "veuillent s'abstraire du principe de réalité", en évoquant la question du déficit. Armé d’un schéma publié par Le Parisien, le président a rappelé que la France est le pays d’Europe, avec la Suède, où la population travaille le moins longtemps.

Un texte qui poursuit "son chemin démocratique"

Ce texte "a donné lieu à 175 heures de débat", a chiffré Emmanuel Macron, rappelant que le texte a été "enrichi par les parlementaires". Ce texte "va poursuivre son chemin démocratique". "Il est aujourd'hui devant le Conseil constitutionnel. C'est à l'issue de sa décision que j'aurais à promulguer un texte", poursuit le chef de l'État. Ce dernier veut que la réforme des retraites soit appliquée "d’ici la fin de l’année", pour que "près de deux millions de retraités" bénéficient de l’augmentation de la retraite minimale.

La foule n’a pas de légitimité ?

Emmanuel Macron estime "légitime" les manifestations mais dénonce les "violences" et les "blocages". Citant la situation démocratique parfois tendue aux États-Unis ou encore au Brésil, le Président assène : "On ne tolèrera aucun débordement". "Quand des groupes utilisent l'extrême violence pour agresser des élus de la République, alors là ce n'est plus la République", justifie aujourd'hui le chef de l'Etat. "On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions", a-t-il encore dit.

Une confiance renouvelée pour Élisabeth Borne

Alors que certain imaginait déjà une dissolution du gouvernement après l'utilisation du 49-3 et la motion de censure proche de faire échouer le gouvernement, Emmanuel Macron a réaffirmé sa confiance en Élisabeth Borne. La Première ministre "a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale", a-t-il insisté. "Elle a pris ses responsabilités. Il n'y a pas de majorité alternative", a-t-il ajouté, synthétisant leur stratégie à venir : "Je lui ai demandé de bâtir un programme de gouvernement pour avoir moins de textes de loi, des textes plus courts et plus clairs. (...) Tout ne passe pas par la loi."

Et pour la suite ?

Le Président a profité de son passage dans les journaux télévisés pour annoncer la suite des événements. Emmanuel Macron a annoncé, entre autres, "une contribution exceptionnelle" sur "des profits exceptionnels", qui "ne sera pas une taxe sur les super profits". Pour le Président, ces entreprises doivent "distribuer davantage à leurs salariés". Il a aussi évoqué la réforme du RSA, avec des "droits et devoirs renforcés" pour "faire revenir à l'emploi". Emmanuel Macron veut également faire de l’"École, santé, écologie", 3 piliers de la "société du mieux-vivre" ses priorités pour les prochaines années.

Alors que son interview a par la suite suscité de nombreuses réactions furieuses de la part des syndicats et des figures politiques de l'opposition, le chef de l'État s'est fendu d'un tweet dans la soirée afin de réaffirmer ses convictions. "J'aime notre pays et nos compatriotes. Voilà pourquoi je suis à l'oeuvre pour faire ce que nous devons faire. Il y a des moments difficiles qu'il faut assumer", a-t-il notamment écrit, à l'aube d'une neuvième journée de manifestations dans toute la France qui s'annonce tendue.

publié le 22 mars à 20h55, Orange avec 6Medias

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