La SNCF victime d’une "attaque massive" sur son réseau, le trafic fortement perturbé
© Villette Pierrick/ABACA (Photo d'illustration)
Vendredi 26 juillet, la circulation des TGV est particulièrement perturbée, notamment à Paris. Cela serait dû à "plusieurs actes de malveillance concomitants", rapporte la SNCF, dont des incendies à proximité des lignes à grande vitesse. Selon le PDG de la SNCF, 800 000 personnes sont affectées par ces sabotages.
Mauvaise nouvelle pour celles et ceux qui comptaient quitter ou rejoindre Paris à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Dans plusieurs gares de la capitale, le trafic tourne au ralenti, vendredi 26 juillet. En cause, des actes de vandalisme commis dans la nuit, rapporte BFMTV.
"SNCF a été victime cette nuit de plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les LGV Atlantique, Nord et Est. Des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager nos installations. Les équipes de SNCF Réseau sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations", a ainsi expliqué l’entreprise ferroviaire. Sur la LGV Sud-Est, "un acte de malveillance a été déjoué", précise l’entreprise. Ailleurs, des câbles ont été coupés. Selon Patrice Vergriete, ministre démissionnaire chargé des Transports, "tout indique que ces actes sont volontaires".
Des billets remboursables et échangeables
Les incidents ont d’abord perturbé la gare Montparnasse, en raison d’un incendie survenu au niveau de Courtalain (Eure-et-Loir), près des lignes à grande vitesse, indique franceinfo. Dans la matinée, des trains pour Toulouse, Hendaye, Brest ou encore Quimper affichaient plus d’une heure de retard. Pour la Bretagne et le Pays de la Loire, trois trains par heure et par sens peuvent circuler, détaille BFMTV. Pour l’Aquitaine, ce ne sont que deux trains par heure et par sens. Après une immobilisation totale du trafic à la gare Montparnasse, les trains ont pu redémarrer progressivement vers 13h. Le directeur de l'axe Atlantique a toutefois précisé que "deux tiers des trains étaient supprimés" sur cet axe, rapporte la chaîne.
Les autres sabotages ont eu lieu à Arras, dans le Pas-de-Calais, ainsi qu'à Pagny-sur-Moselle, en Meurthe-et-Moselle. À la gare du Nord, un train Paris-Lille, qui devait partir à 8h45, a été supprimé. Les trajets Eurostar connaissent aussi, au départ et à l'arrivée, un retard d'une heure, quand ils ne sont pas complètement annulés. Non loin de là, à la gare de l’Est, les trains pour Strasbourg, Nancy ou encore Metz étaient annoncés avec des retards d’au moins 1h30 durant toute la matinée. "Nous demandons à tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare. Tous les billets sont échangeables et remboursables", a ainsi déclaré la SNCF, face à ces nombreuses difficultés.
Dans un communiqué, le parquet de Paris a annoncé ouvrir une enquête pour "détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation", "dégradations et tentatives de dégradations par moyen dangereux en bande organisée", "atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée" et "association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits", rapporte Le Parisien. De son côté, la SNCF envisage de porter plainte, ajoute BFMTV.
"Jouer contre les Jeux, c’est jouer contre la France"
Invitée sur le plateau de BFMTV, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a vivement déploré cette situation : "Je veux vraiment condamner de la manière la plus ferme ce qui se passe ce matin, c’est proprement consternant. (...) Jouer contre les Jeux, c’est jouer contre la France, contre son camp, contre son pays". De son côté, Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, a annoncé que "800 000 clients" devraient être impactés par ces "sabotages" sur tout le week-end.
Sur X, puis depuis la cellule de crise, Gabriel Attal a lui aussi commenté et condamné ces événements : "Tôt ce matin, des actes de sabotage ont été, de façon préparée et coordonnée, menés sur des installations de la SNCF. Les conséquences sur le réseau ferroviaire sont massives et graves. (…) Je pense à tous les Français, à toutes les familles, qui s'apprêtaient à partir en vacances. Je partage leur colère et salue leur patience, leur compréhension et le civisme dont ils font preuve". Plus tard, il a dénoncé "un acte de sabotage ciblé et coordonné". "Les conséquences sont massives. (…) Je veux dire aux Français que je partage leur colère et leur tristesse", a-t-il déclaré.
publié le 26 juillet à 12h00, Théo Rampazzo, 6Medias