Politique

Réforme des retraites : les ministres fatigués par les casserolades ?

Accueillis par des huées et le bruit des casseroles lors de leurs récents déplacements, les ministres seraient épuisés par cette constante contestation, selon Le Parisien.

Les casseroles fatiguent les ministres. Depuis la promulgation de la loi sur les retraites, chaque déplacement des membres du gouvernement est animé par les casserolades de manifestants contre la réforme, au point que certains ont dû être annulés, révèle Le Parisien.

Jeudi 27 avril, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a été contraint de reporter sa visite en Loire-Atlantique, chez Naval group. Lundi, c’était le ministre de l’Éducation nationale qui se retrouvait bloqué dans un train gare de Lyon à Paris. “Le mec qui ne peut même pas descendre à quai, puis qui finit par être exfiltré de la gare sous une escorte policière, c’est terrible pour nous en termes d’image”, a dit un communicant de la majorité au quotidien francilien. Selon cette même source, une trentaine de ministres et secrétaires d’État ont été chahutés sur le terrain et ont même parfois été obligés d’annuler leurs visites.

Cette ambiance commence à avoir un effet sur l’état d’esprit de l’exécutif. “Ça devient fatigant. Déjà qu’on n’arrive plus à se faire entendre dans l’hémicycle à cause du brouhaha organisé par les oppositions… Si, maintenant, c’est la même chose quand on se déplace, alors je me demande à quoi on sert”, a lancé un ministre au Parisien.

“On ne peut pas discuter”

Un autre se plaint d'être envoyé sur le terrain avec trop peu d’éléments de langage en riposte au chahut des casseroles, qui “devient tellement assourdissant que de toute façon, on ne peut pas discuter”, a poursuivi une conseillère ministérielle.

Pour autant, les ministres interrogés sur la question ne semblent pas envisager de cesser de se rendre sur le terrain. “C’est dans mon ADN d’aller face à des contradicteurs. C’est sur le terrain qu’il y a des problèmes, donc, c’est sur le terrain qu’on doit trouver des solutions. Le plus important, c’est de faire face”, a dit le ministre de la Santé, François Braun, au quotidien.

Pourtant, ses deux derniers déplacements ne se sont pas bien passés, il a été hué lors de son arrivée au CHU de Poitiers (Vienne) et empêché lors d’une visite à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Des déplacements qui auraient été encouragés par le chef d’État mercredi lors du Conseil des ministres, avant que Matignon ne conseille à ses ministres de “ne maintenir que les déplacements vraiment nécessaires”.

publié le 27 avril à 20h35, Orange avec 6Medias

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