Réforme des retraites : Elisabeth borne, au bout du rouleau ?
En première ligne dans la réforme des retraites, Elisabeth Borne semble fatiguée par ce projet politique qu’elle porte à bout de bras, à contre-courant de la volonté d’une partie des Français, comme le fait remarquer Le Canard enchaîné.
Elisabeth Borne aurait-elle envie de partir ? A l’inverse du président de la République que l’on dit confiant en coulisse, la Première ministre semble légèrement flancher, comme le rapporte Le Canard. Mais pas question de la remplacer pour le moment.
En fin d’après-midi, jeudi 16 mars, Elisabeth Borne dégaine le 49-3. Son discours dans l’hémicycle est alors couvert par un tumulte – des huées et le son de "la Marseillaise" - qui l’a beaucoup "choquée". Si certains l’ont vu laisser poindre son émotion, d’autres comme Olivier Dussopt ont assuré que "la Première ministre ne pleure pas" et qu’elle est "très solide".
"Un fusible"
Le même jour, en réunion à l’Elysée, la Première ministre assumait : "être un fusible." Certains opposants n’ont pas hésité à sauter sur l’occasion comme Marine Le Pen, la leader du Rassemblement national, qui a rapidement déposé une motion de censure, annonçant sur LCP : "Elisabeth Borne a dit elle-même qu’elle était un fusible. Banco. Qu’elle saute. […] Il faut censurer ce gouvernement".
"Elle a totalement craqué, je pense qu’elle en a marre", confiait un conseiller le lendemain de ce chahut. L’adoption de la réforme des retraites, en échappant à 9 voix près à une motion de censure, lui a permis de relever la tête de l’eau. Elle, qui a alors affirmé être "déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays avec mes ministres". Mais pour combien de temps ?
Du côté d’Emmanuel Macron - qui a repoussé d’un bloc l’idée d’un remaniement, d’une dissolution ou d’un référendum - impossible de la remplacer pour le moment. La majorité ne peut pas laisser partir la seule femme à ce poste depuis Edith Cresson en 1992. L’objectif : qu’elle dépasse la durée de mandat de cette dernière, de 10 mois et 18 jours. De quoi faire dire à un membre de la majorité, cité par Le Canard enchaîné : "Il faut qu’elle tienne jusqu’au 3 avril. A moins de la remplacer par une femme, mais on en a pas…"
publié le 22 mars à 12h14, Orange avec 6Medias
