Politique

Législatives 2024 : Emmanuel Macron estime que le RN et LFI mènent à la "guerre civile"

Le 9 juin dernier, après l’annonce des résultats des élections européennes, Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l’Assemblée nationale. Il est revenu sur sa décision dans le podcast de l’entrepreneur Matthieu Stefani, “Génération Do It Yourself”. Et a notamment qualifié les programmes du RN et de LFI de mener à "la guerre civile".

Emmanuel Macron, bien que mis de côté par plusieurs cadres de la majorité, ne semble pas déterminé à renoncer à se faire entendre d’ici les prochaines élections législatives, dont le premier tour aura lieu dimanche 30 juin. Après avoir publié une "lettre aux Français" dans plusieurs journaux régionaux et France Bleu, il s’est exprimé dans le podcast Génération Do It Yourself, de l’entrepreneur Matthieu Stefani, lundi 24 juin.

Le président, qui a annoncé la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, assume et persiste. "Il n’y a rien de plus juste et de plus grand dans la démocratie que la confiance dans le peuple", déclare-t-il. Le chef de l’État reconnaît toutefois avoir "conscience" des conséquences de sa décision, y compris pour "(ses) ministres, (sa) majorité, des députés qui parfois (l)’accompagnent depuis sept ans". "C’est très dur, j’en ai conscience, et beaucoup m’en veulent", avoue-t-il.

"Ce ne sera la faute de personne"

Malgré tout, Emmanuel Macron estime avoir respecté la volonté des Français. "La question, c’est qui gouverne. Je l’ai entendue, je vous redonne la parole. Qu’est-ce que vous voulez ?", lance-t-il ainsi. Pour le chef de l’État, le résultat des élections qui s’annoncent "ne sera la faute de personne au second tour, ce sera la responsabilité des Français."

Les programmes des extrêmes mènent à "la guerre civile", juge le Président

Dans une autre partie du podcast, cité par BFMTV, le chef de l’État affirme que les programmes des "deux extrêmes" mènent "à la guerre civile". Il fustige le RN, la France Insoumise et "ceux qui les suivent". Il a aussi déclaré que La France insoumise propose "une forme de communautarisme". Et d'asséner que : "ça c’est aussi la guerre civile derrière, parce que c'est d'abord renvoyer des gens exclusivement à leur appartenance ou religieuse ou communautaire". Quant à l’extrême droite, "parce qu’elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, c’est en ça qu’elle divise et qu’elle pousse à la guerre civile".

Emmanuel Macron voit ainsi là "un danger", et estime que le RN et LFI, s'ils "répondent à de vraies colères, de vraies angoisses", y "répondent mal à (ses) yeux" et ce, "en accroissant la conflictualité et la guerre civile." Pour lui, la solution ne "sera jamais dans le rejet de l'autre". Et de conclure : "Moi, je crois qu'il y a une réponse par plus d'efficacité mais dans la République". Même son de cloche de la part de Gabriel Attal invité sur le plateau de C à Vous lundi soir : "Je crois profondément que La France insoumise alimente le Rassemblement national et que le Rassemblement national alimente La France insoumise."

Jordan Bardella, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure montent au créneau

Dans la soirée du lundi, Olivier Faure (PS) et Jordan Bardella (RN) ont contre-attaqué après les propos d’Emmanuel Macron. Sur le réseau social X, Olivier Faure a ainsi affirmé que la déclaration du chef de l’État est "impardonnable". Il a aussi jugé que c’"est une honte" de "mettre sur le même plan le front populaire qui veut défend une République écologique et sociale et l’extrême droite qui veut revenir sur nos principes fondamentaux comme le droit du sol, ce que Vichy n’avait pas osé faire". Quant à Jordan Bardella, il a expliqué lors de son passage sur M6 : "Ce sont eux (les membres du camp présidentiel, NDLR) qui font peur aux Français". Sur le terme de guerre civile, Jordan Bardella "pense qu’un Président de la République ne devrait pas dire cela".

Sur France 2, Jean-Luc Mélenchon s'est exclamé : "Alors lui (Emmanuel Macron, NDLR) pour mettre le feu, il est toujours là !". Il a affirmé "la guerre civile c'est lui qui l'a déclenchée en Nouvelle-Calédonie" en faisant notamment arrêter "4 dirigeants kanaks" qui ont été emmenés "à 17 000 kilomètres de chez eux". Il a précisé que "le droit aux visites" ne pourront donc pas leur être appliqué. "Pour le coup, lui, de temps à autres (...) tourner sa langue sept fois dans sa bouche est un vieux conseil que je me permets de lui transmettre".

Toujours sur le réseau social X, Marine Tondelier (EELV) a également répondu aux accusations d'Emmanuel Macron : "Macron écrit désormais pour LeGorafi ?". Et d'ajouter : "Leur fébrilité est à son paroxysme. En réalité ils le savent : ils ont déjà perdu".

publié le 24 juin à 22h16, Marie Delaune et Capucine Trollion, 6Medias

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