Politique

"Une téléréalité complètement folle" : les législatives françaises vues par la presse étrangère

© ANDBZ/ABACA - Illustration.

La dissolution de l'Assemblée nationale en France a cueilli d'effroi les observateurs politiques du monde entier. Depuis, les articles de la presse étrangère sur le sujet ne manquent pas.

Déconcertée, curieuse, passionnée ou interloquée. Depuis qu'Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale, déclenchant automatiquement des élections législatives anticipées, la presse étrangère n'en finit plus de parler de la vie politique française et des échos que les résultats du 7 juillet pourraient avoir en Europe et dans le monde. L'hebdomadaire Politico observe la situation de près et voit cela comme une "téléréalité complètement folle", où chacun essaierait de tirer la couverture à soi pour en tirer le meilleur profit aux yeux du public.

"La France titube au bord du gouffre", a titré le Washington Post au lendemain de la dissolution, quand le New York Times soulignait "la cuisante défaite" d'Emmanuel Macron et "l'énorme pari" pris par la suite. Le journaliste américain Cole Stangler a constaté, pour sa part, que le chef de l'État était fragilisé et "extrêmement impopulaire". Au Royaume-Uni, certains médias prédisent "une Rishi" à Emmanuel Macron. Autrement dit une défaite aussi lourde que celle attendue – d'après les sondages – pour Rishi Sunak aux législatives britanniques. Outre-Manche aussi, on s'attend à une alternance politique d'ici la fin de l'année.

Vue de l'Italie : la France "n’est pas conçue pour une cohabitation aussi clivante"

En Italie, même avec l'extrême droite de Giorgia Meloni au pouvoir, on estime que la France court à un "blocage institutionnel et une crise politique" si Jordan Bardella arrivait à Matignon avec, en face de lui, Emmanuel Macron à l'Élysée. La France "n’est pas conçue pour une cohabitation aussi clivante", a constaté la journaliste Anaïs Ginori, correspondante à Paris pour le quotidien La Repubblica, dans une interview accordée au Parisien.

À l'étranger, il y a ceux qui s'inquiètent et ceux qui semblent se réjouir de l'impasse politique de la France. En Russie, les médias d'État se plaisent à rappeler que, il n'y a pas si longtemps, Marine Le Pen était accueillie en grandes pompes par Vladimir Poutine à Moscou. Ils soulignent également que le "Ken de Barbie" – surnom qui est parfois donné à Jordan Bardella – refuse d'envoyer des instructeurs en Ukraine. La population qui témoigne dans la presse russe est également très critique à l'égard d'Emmanuel Macron qui "paie enfin pour son soutien à l’Ukraine", selon un témoin relayé par Le Parisien.

En Hongrie, la perspective de voir l'extrême droite arriver au pouvoir en France en réjouit plus d'un. Le Premier ministre Viktor Orban en premier lieu. Pour lui, si le RN passe, ce serait la "victoire" des "partisans de la paix".

publié le 24 juin à 14h01, Maeliss Innocenti, 6Medias

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