Mayotte : "L'électricité doit être rétablie dans chaque foyer fin janvier", promet François Bayrou

Arrivé lundi 30 décembre au matin à Mayotte, accompagné de cinq ministres, François Bayrou a pris la parole afin d'apporter des « solutions concrètes » pour l’archipel dévasté par le cyclone Chido il y a plus de deux semaines. Il a notamment annoncé que l'électricité allait "être rétablie dans chaque foyer fin janvier".

Lors d’un déplacement sous haute tension, marqué par des critiques sur sa gestion initiale de la crise, le chef du gouvernement a annoncé la présentation d’un plan intitulé « Mayotte debout », rapporte BFMTV. Le Premier ministre a débuté sa visite à l’usine de dessalement de Petite-Terre avant de se rendre au collège de Kaweni 2 et à l’hôpital de campagne installé pour pallier les dégâts du cyclone. Affirmant qu'il y avait urgence pour apporter des réponses rapides, il a annoncé, lors d'une conférence de presse, que "l'électricité doit être rétablie dans chaque foyer fin janvier". Pour cela, il y aura le moyens "considérables" comme le renfort d'agents d'EDF et la mise en place de 200 groupes électrogènes.

Le chef du gouvernement a également déclaré que "200 antennes 'Starlink'" allient être installées "pour rétablir les télécommunications dans l'archipel". En ce qui concerne les logements, des bâches "seront livrées en urgence dans la semaine", a-t-il ajouté. "Avant la fin de la semaine prochaine, le niveau de distribution de l'eau avant le cyclone sera atteint", a aussi annoncé le Premier ministre.

"On est là précisément pour faire mentir la fatalité", avait assuré François Bayrou, réaffirmant d'avoir pour "objectif" la reconstruction du département d'Outre-mer en deux ans. Ce plan vise à couvrir des aspects variés, allant de la reconstruction des infrastructures détruites à l’aide aux populations sinistrées. Il s’articule en deux phases : des actions immédiates pour répondre aux besoins les plus pressants et une stratégie à long terme pour rétablir durablement l’équilibre économique et social de l’île. Ainsi, "un financement par des prêts garantis par l'État" sera mis en place pour la population mahoraise", a expliqué François Bayrou. "L'interdiction de reconstruire les bidonvilles sera inscrite dans la future loi", a-t-il également ajouté.

En matière de santé, le chef du gouvernement a annoncé la "mobilisation de la réserve sanitaire de Santé publique France" afin de maintenir "la continuité des soins". Des infirmiers libéraux vont être aussi mobilisés au plus près des besoins de la population.

Une rentrée scolaire encore incertaine, objectif : reconstruire dans l’urgence et sur le long terme

Parmi les enjeux majeurs figurent les questions éducatives. Alors que le gouvernement table sur une reprise des cours le 20 janvier, de nombreux enseignants ont exprimé leur scepticisme. Isabelle Romand, professeure en BTS à Petite-Terre, déplore l’absence de logements pour les professeurs et la difficulté à localiser les élèves, souvent coupés de toute connexion. "Nous-mêmes n’avons plus de logements. Comme beaucoup de profs à Mayotte, nous sommes hébergés chez des collègues", confie-t-elle. Comme l'a expliqué François Bayrou dans sa conférence de presse, la rentrée scolaire sera finalement "adaptée et fixée eu 13 janvier". Il a évoqué "une scolarisation temporaire dans l'Hexagone" pour ceux qui le désirent.

Cette visite intervient alors que François Bayrou est encore critiqué pour sa gestion initiale de la crise. Deux jours après le passage du cyclone Chido, il avait suscité une vive polémique en retournant à Pau pour présider le conseil municipal, délaissant temporairement les préoccupations de Mayotte.

En dépit des critiques, le Premier ministre s’efforce de montrer une volonté ferme de répondre aux besoins de l’archipel. "Ce plan est une preuve que nous n’oublions pas Mayotte", a-t-il affirmé. Les annonces prévues ce soir donneront une meilleure visibilité sur les mesures concrètes pour aider l’île à se relever de cette catastrophe naturelle.