Frappes en Syrie : passe d'armes entre Lecornu et Mélenchon
© Lafargue Raphael/ABACA
Le 1er janvier, une nouvelle polémique politique a éclaté. Sébastien Lecornu a répondu sèchement aux propos de Jean-Luc Mélenchon sur les frappes françaises en Syrie, les qualifiant d'irresponsables et dénonçant une « désinformation politicienne ».
La tension entre les deux hommes s’est cristallisée après que Jean-Luc Mélenchon a affirmé, sur les réseaux sociaux, que "la France bombarde en Syrie", réagissant ainsi aux frappes menées par les forces françaises contre des cibles de l'État islamique. Ces frappes, menées dans le cadre de la coalition internationale "Inherent Resolve", ont été réalisées par des avions Rafale et des drones Reaper, et ont visé deux objectifs militaires de l'EI dans le centre de la Syrie, confirme le HuffPost.
Dans un message publié le 31 décembre 2024 sur X (anciennement Twitter), Mélenchon a ironisé sur l’absence d’information donnée aux députés sur l’opération, se demandant si "quelqu'un pensera à informer les députés du pourquoi et du comment de cette intervention". Pour le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ces propos ne sont rien d'autre qu'une "désinformation politicienne", qu'il a jugée "aussi grave qu’irresponsable". Selon lui, une telle prise de position vient semer la discorde alors que la France combat l'EI au sein de la coalition internationale depuis 2014 en Irak et 2015 en Syrie, une participation validée par le Parlement français.
Lecornu a rappelé que cette opération visait à contrer les menaces toujours présentes de l'État islamique, qui, bien que son califat ait été détruit, continue de mener des attaques en Irak et en Syrie. Le ministre a insisté sur la nécessité de faire preuve d'unité face à la menace terroriste. Il a également souligné que les frappes étaient menées dans le cadre de l'opération Chammal, une mission approuvée par le Parlement français.
Le contexte géopolitique complexe en Syrie
Ce nouvel échange intervient dans un contexte de forte instabilité en Syrie, marqué par la chute du régime de Bachar al-Assad, qui a accentué les risques de résurgence des activités de l'EI. Le mois de décembre 2024 a vu des forces rebelles prendre Damas, ce qui a ravivé les inquiétudes concernant l'impact de cette nouvelle donne géopolitique sur la sécurité de la région.
Ainsi, la politique française en Syrie et le rôle de la France dans la lutte contre le terrorisme continuent de diviser les opinions, avec Mélenchon et Lecornu représentant deux visions opposées de l’engagement militaire et de l’information sur ces opérations.
publié le 2 janvier à 10h45, Orane Guisset, 6médias