Politique

Le divorce est-il consommé entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe ?

© DPA/ABACA et Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA

En critiquant la proposition d'un débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen et en émettant des réserves sur la gestion de la crise en Nouvelle-Calédonie par le chef de l'État, Édouard Philippe agacerait de plus en plus le camp présidentiel, rapporte RTL, mardi 28 mai.

À moins de deux semaines des élections européennes, le ciel n'est pas tout bleu au centre de l'échiquier politique français. Et plus particulièrement entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe, son ancien Premier ministre (2017-2020). En cause, plusieurs petites phrases lancées par le maire du Havre qui ne passent pas auprès du camp présidentiel, relate RTL, mardi 28 mai.

"J'espère que les annonces du Président seront à la hauteur de la situation", a notamment lâché Édouard Philippe à propos de la gestion de la crise en Nouvelle-Calédonie, doutant ainsi de l'efficacité du chef de l'État dans ce dossier brûlant. L'ancien chef du gouvernement a aussi critiqué la proposition d'un débat faite par Emmanuel Macron à Marine Le Pen. "Que le Premier ministre, qui est le chef de la majorité, discute avec le chef d'un parti, cela ne me paraît pas scandaleux", a-t-il d'abord estimé, au sujet du débat qui a eu lieu entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, jeudi 23 mai, sur France 2. "Que le chef de l'État explique que, dans un cadre électoral, il se propose de débattre avec une personnalité politique, c'est plus surprenant. Je ne sais pas si c'est nécessaire", a-t-il poursuivi.

"Les Français n'aiment pas beaucoup les traîtres"

Les marques d'indépendance d'Édouard Philippe vis-à-vis d'Emmanuel Macron ont le don d'agacer les proches du chef de l'État. "Les Français n'aiment pas beaucoup les traîtres", lâche l'un d'entre eux à nos confrères de RTL. "Sans Macron, que serait-il devenu en 2017 ? Peut-être sous-secrétaire d'État aux Transports, rien de plus. Il lui doit tout", ajoute-t-il. "Le Président s'est fait son idée sur Édouard Philippe et il n'est pas très inquiet pour 2027", confie même un conseiller macroniste, qui doute d'une possible victoire du chef du parti Horizons à la prochaine élection présidentielle. "Déjà qu'il a été le plus en retrait dans cette campagne, s'exprimer uniquement pour faire des critiques, c'est indélicat", regrette également un ministre.

Au sein du parti Horizons, certains défendent plutôt "la liberté de ton" du maire du Havre. "Ils ne veulent pas de la loyauté, ils veulent de l'obéissance. Or, quand Édouard Philippe s'exprime, il y a de la saveur", réagit l'un de ses proches, auprès de RTL. En réalité, l'ancien chef du gouvernement, qui assure être à la fois "loyal et libre", préparerait déjà l'après-européennes. Au risque de consommer un divorce avec le camp Renaissance...

publié le 28 mai à 20h30, Cédric Alexis, 6Medias

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