''100 jours d'apaisement'' : Les Républicains étrillent une facture trop salée, le gouvernement hausse le ton
© Gregoire Elodie/ABACA - Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat a étrillé le bilan des 100 jours d'apaisement de la Première ministre.
Face aux tensions nées de la réforme des retraites, Emmanuel Macron souhaitait 100 jours pour apaiser le pays. Le délai passé, les Républicains (LR) ont fait les comptes et le bilan est sombre, révèle l'Opinion. L'exécutif n'est pas d'accord et juge ce bilan grotesque.
Le passage en force à l'Assemblée nationale n'était pas passé inaperçu. Face à la colère de la rue, le président Emmanuel Macron s'était donné pour objectif d'apaiser les tensions avec les "100 jours d’apaisement et d'actions", mission confiée à sa Première ministre Élisabeth Borne jusqu'au 14 juillet. Alors que la cheffe du gouvernement, sur un siège éjectable, jouait sa place, cette dernière semble avoir réussi son pari. Le chef de l'État l'ayant maintenue dans ses fonctions, malgré un remaniement imminent.
Pourtant, à droite chez les LR, le constat ne semble pas être le même comme le rapporte l'Opinion. Alors que l'adoption du prochain budget 2024 s'annonce tendue pour le gouvernement, le président du parti au Sénat, Bruno Retailleau, lui, tire un bilan bien plus sombre des cent jours qui viennent de s'écouler. Il avance ainsi que la période s'est traduite tous les deux jours par une annonce pour un coup de un milliard d'euros en moyenne. Le bilan serait donc de 100 milliards d'euros pour les seuls trois mois qui viennent de s'écouler avec 41 mesures recensées, "quelle que soit l'appréciation de la pertinence de chaque dépense susmentionnée, le chiffrage réalisé aboutit au constat que les cent jours se résument à cent jours de plus du quoi qu'il en coûte", précise une note rédigée par les services du président du groupe LR au Sénat.
Vers une future motion de censure ?
Face à une addition aussi salée, les LR intensifient leur pression sur le gouvernement, et agitent la menace d'une motion de censure au moment du vote du projet de budget 2024 à l'Assemblée nationale, là où le gouvernement ne détient pas de majorité absolue. Le patron des Républicains, Eric Ciotti, annonce quant à lui sa volonté de présenter un contre-projet de "rétablissement des comptes publics", et ce, afin de pallier le bond de la dette publique.
La réponse du gouvernement ne s'est pas fait attendre par le ministre de l'Économie, face à des calculs jugés erronés, voire gonflés. "Les LR mélangent des choux et des carottes dans une confusion totale qui ne fait pas honneur à la politique", déplore le locataire de Bercy, dénonçant par la même occasion "un chiffrage de communication". "Il y a des doubles comptes un peu partout. Des tas de mesures étaient déjà prévues dans la loi de programmation des finances publiques de l'automne dernier, mais ont été détaillées dans les cent jours", conclut le ministre.
publié le 19 juillet à 12h25, Kévin Comby, 6Medias