"Jouer la reine d’Angleterre, très peu pour moi" : pourquoi Marine Le Pen ne veut pas présider l'Assemblée nationale
© Blanquart Ch/ANDBZ/ABACA
Marine Le Pen confie dans Le Parisien ne pas vouloir se contenter "de postes honorifiques", alors que son parti se rapproche enfin du pouvoir, le vrai.
L'extrême droite est aux portes du pouvoir. Après des années à espérer l'Élysée, le Rassemblement national voit finalement Matignon se rapprocher en premier, et plus vite que prévu. De quoi donner le "vertige", comme a pu l'avouer Jordan Bardella sur France 2 le 18 juin dernier. Mais Marine Le Pen reste bien ancrée au sol, sûre des forces de son parti et, surtout, de ses propres ambitions politiques comme de la conduite à tenir. "Ça fait des mois que l’on travaille en se projetant dans une fonction. Moi dans celle de présidente de la République, (Jordan Bardella) dans celle de Premier ministre", a confié Marine Le Pen dans un entretien au Parisien mardi 2 juillet. Et la présidence de l'Assemblée nationale alors ? Le poste ne l'intéresse pas. Elle privilégie l'action directe.
"Jouer la reine d’Angleterre, très peu pour moi", a ainsi déclaré Marine Le Pen, qui refuse, alors qu'elle touche enfin le pouvoir du doigt, de ne faire que de la politique de façade. "Je n’ai pas fait 40 ans de vie politique pour des postes honorifiques", a-t-elle encore assuré.
Marine Le Pen croit fermement que le RN va obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale mais sait aussi qu'elle et Jordan Bardella ne pourront pas tout faire tout de suite. D'où le report de certaines promesses – comme la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité – au nom du réalisme juridique et financier.
Marine Le Pen anticipe une violente réaction de "l'extrême gauche"
La dissolution – que le RN appelait de ses vœux – a, certes, précipité les choses, mais Marine Le Pen a souligné dans Le Parisien qu'elle a eu le mérite de faire gagner du temps à sa formation politique. "On gagne trois ans. La situation aurait été pire en 2027." Elle sait toutefois les difficultés qui seront les siennes, et celles de Jordan Bardella s'il devient Premier ministre, si l'extrême droite ressort largement vainqueur le 7 juillet. Elle craint des manifestations, des violences, et prédit déjà le pire de la part de ses adversaires : "L’extrême gauche dingue est profondément antidémocratique. Ils vont faire l’assaut du Capitole."
publié le 3 juillet à 07h36, Maeliss Innocenti, 6Medias