Politique

"Une abjection" : Marine Le Pen et Jordan Bardella réagissent au morceau "No pasarán", nouvelle diatribe du rap français contre le RN

Des paroles qui ne passent pas. "No pasarán", le rap anti-RN sorti lundi 1er juillet par une vingtaine de rappeurs français, n'est pas du goût de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, les deux figures politiques visées par le morceau.

Avec No pasarán, morceau-tribune contre l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir, la scène rap française se saisit à son tour des élections législatives. Dans ce pamphlet musical d'une dizaine de minutes mis en ligne lundi 1er juillet, une vingtaine de rappeurs français, dont Sofiane, Zola, Soso Maness, Akhenaton, ou encore Seth Gueko, se mobilisent contre le Rassemblement national. Mais cette chanson aux paroles incisives produite au lendemain des européennes par le producteur et compositeur Djamel Fezari, n'est pas du goût des principaux intéressés, Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui n'ont pas manqué de réagir sur le réseau social X.

De Marine Le Pen à Éric Zemmour, une onde de choc à l'extrême droite

"CNews dans l'angle mort/secousses et tremblements/Fuck le Rassemblement", "La menace vient droit des cités/Ma gueule on vote contre les porcs/Jordan t'es mort", "Ferme les frontières/Mais la dope remontera de Marbella quand-même"... Autant de lignes fleuries que Marine Le Pen n'a pas appréciées. La cheffe du RN a partagé quelques extraits du rap sur son compte X, avec le commentaire : "Le Nouveau nouveau front populaire. Ça donne envie, non ? J’espère que le parquet va se saisir de cette abjection". Même chose pour Jordan Bardella, qui relie "la misogynie violente" et "l'antisémitisme crasse" à "l'univers mental de l'extrême gauche".

D'autres figures de l'extrême droite et de la droite ont exprimé leur indignation, note BFMTV. Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen, remercie "ce collectif de rappeurs ringards pour les milliers de voix que leur clip de haine apportera aux candidats de l’union nationale". Éric Ciotti et Éric Zemmour ont également réagi. Le chef des LR allié au RN, a qualifié le morceau de "vomi", et le président du parti d'extrême droite Reconquête !, a rebaptisé la chanson au titre évoquant le slogan des républicains durant la Guerre civile espagnole, "No resteran".

"Jouer avec les limites et faire des références"

Bien qu'émaillée de références aux slogans antiracistes et antifascistes déjà repris par des classiques du rap, cette chanson pourrait bien aboutir à des poursuites judiciaires. Le producteur Ramdane Touhami avait fait part de ses commentaires au Parisien concernant la ligne "Jordan t'es mort", scandée à plusieurs reprises : "C’est une référence au moment où Cédric Doumbé, le champion de MMA, a gagné son match [contre Jordan Zebo, ndlr] et que tout le stade, y compris Mbappé avait scandé Jordan, tu es mort", a-t-il expliqué, repris par le Huffington Post.

"Si on n’a pas la référence, on pourrait croire qu’on menace Jordan Bardella, mais on peut se justifier. Le but, c’était de jouer avec les limites et de faire des références", a encore précisé Ramdane Touhami.

publié le 2 juillet à 17h14, Joanna Wadel, 6Medias

Liens commerciaux