Marine Le Pen pose ses conditions : "Que le prochain Premier ministre ne nous traite pas comme des pestiférés"
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Alors qu’elle avait annoncé que le Rassemblement national (RN) censurerait immédiatement un gouvernement dirigé par Xavier Bertrand, Marine Le Pen a posé ses conditions pour que ses députés ne votent pas la censure, rapporte Le Parisien, mardi 3 septembre.
Qui sera le prochain Premier ministre ? La question est encore sur toutes les bouches, mercredi 4 septembre, alors qu’Emmanuel Macron continue ses entretiens avec plusieurs personnalités politiques. L’hypothèse Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, est sur la table mais dès que Marine Le Pen a appris que les ténors de la droite discutaient de cette option avec le chef de l’État, elle a fait savoir, via son entourage, que le Rassemblement national (RN) censurerait immédiatement ce gouvernement, rapporte Le Parisien, mardi 3 septembre.
"Ça serait une insulte envers nos 11 millions d’électeurs, Xavier Bertrand nous insulte tout le temps", a-t-elle fait savoir. Lors de leur entretien à l’Élysée le 28 août dernier, la cheffe du groupe RN à l’Assemblée nationale et le président du parti Jordan Bardella auraient déjà fait part à Emmanuel Macron d’une éventuelle motion de censure en cas de gouvernement dirigé par Xavier Bertrand. L’entourage de Marine Le Pen a également fait savoir que la leader du RN a bien confirmé au chef de l’État ce mercredi matin au téléphone que son parti censurerait également un gouvernement avec Bernard Cazeneuve à sa tête.
Trois conditions pour ne pas censurer
L’entourage du président du RN a toutefois indiqué, lundi 2 septembre, à l’Élysée qu’il ne censurerait pas un gouvernement "technique" mais à condition que celui-ci s’engage à mettre en place un mode de scrutin proportionnel en vue des prochaines élections législatives et à provoquer une dissolution de l’Assemblée nationale dès que possible, soit en juin comme le veut la Constitution. "Il n’y aura pas de solution avec un Premier ministre politique", a affirmé le porte-parole du parti Laurent Jacobelli.
Marine Le Pen a tout de même estimé, mardi soir auprès du Parisien, qu’un gouvernement technique serait une "solution de dernier ressort". Elle a également posé ses conditions pour ne pas censurer un futur gouvernement : "Il faudrait que le futur Premier ministre ne nous traite pas comme des pestiférés, qu’il respecte nos élus", qu’il s’engage à introduire la proportionnelle aux législatives et qu’il "n’aggrave pas le problème de l’immigration, de l’insécurité et qu’il ne rase pas les classes populaires et modestes dans son budget".
publié le 4 septembre à 10h05, Lilian Moy, 6Medias