Éric Ciotti accusé de vouloir "dicter sa loi" à l'exécutif sur l'immigration
© Blondet Eliot/ABACA
Alors qu'il a appelé Emmanuel Macron à le recevoir pour discuter des textes présentés par les Républicains au sujet de la réforme sur l'immigration, Éric Ciotti, qui ne devrait pas avoir gain de cause, aurait surtout provoqué beaucoup d'agacement au sein de la majorité, indique Le Parisien, dimanche 11 juin.
"Je demande solennellement à Emmanuel Macron de nous recevoir pour le convaincre d’engager cette réforme". Par ces mots adressés dans les colonnes du Parisien, samedi 10 juin, Éric Ciotti, président des Républicains, a indiqué souhaiter plus que jamais immiscer les siens dans le sujet lié à la réforme sur l’immigration. Un argument pour lequel les parlementaires du parti de droite ont déposé deux textes fin mai, dans lesquels on retrouve par exemple le placement des demandeurs d’asile en provenance de pays sûrs dans les centres de rétention administrative, une obligation de quitter le territoire en cas de rejet d’une demande d’asile ou encore l’effacement du droit du sol pour les étrangers dont les parents étaient en situation irrégulière, rappelle Public Sénat. Des propositions pour lesquelles Éric Ciotti se veut intransigeant et ne souhaite en discuter qu’avec le président de la République.
Mais cet appel n’a pas plu à la majorité, indique Le Parisien, dimanche 11 juin. "Qu’il veuille dicter sa loi, sans rien ouvrir à la discussion, c’est une drôle de conception du dialogue. (…) Il bombe le torse, mais tout le monde sait qu’ils ne peuvent faire adopter seuls leurs propositions de loi. Ciotti, c’est la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf", a ainsi commenté un membre de Renaissance, cité par le quotidien francilien.
"On verra qui perdra le plus de plumes"
Pire encore, pour Éric Ciotti et les Républicains, le risque de voir la majorité n’en faire qu’"à sa tête", en ne prenant plus leurs considérations en compte. "Si on veut jouer les têtes brûlées, on dépose notre texte et on voit si LR nous soutient ou pas. Mais à ce petit jeu-là, on verra qui perdra le plus de plumes", a tancé un député de la majorité, rapporte Le Parisien.
De son côté, l’Élysée a fait savoir que la majorité ne céderait pas à la pression imposée par LR, et selon toute vraisemblance, Emmanuel Macron ne devrait pas répondre de manière positive à la demande d’Éric Ciotti. "Les textes de lois sont élaborés par le gouvernement, défendus par le gouvernement devant le Parlement. C’est donc normal que ce soit le ministre de l’Intérieur, en charge des consultations, qui reçoive les partis politiques", a de son côté fait savoir la présidence.
publié le 12 juin à 08h10, Orange avec 6Medias
