Politique

Dans les Pyrénées-orientales, le RN sourit de n'avoir "pas grand-chose à faire" pour convaincre

  • Le marché de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, le 26 juin 2024
    ©Matthieu RONDEL, AFP - Le marché de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, le 26 juin 2024
  • Le marché de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, le 26 juin 2024
    ©Matthieu RONDEL, AFP - Michèle Martinez, candidate du RN, sur le marché de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, le 26 juin 2024
  • Le marché de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, le 26 juin 2024
    ©Matthieu RONDEL, AFP - Michèle Martinez, candidate RN, tient un tract de campagne à Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, le 26 juin 2024
  • Le marché de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, le 26 juin 2024
    ©Matthieu RONDEL, AFP - Michèle Martinez, candidate RN, au centre, distribue des tracts sur le marché de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, le 26 juin 2024

Avec quatre députées sortantes dans les quatre circonscriptions des Pyrénées-Orientales, le RN du maire de Perpignan Louis Alliot rêve d'un "grand chelem bis" aux législatives, souriant de n'avoir "pas grand-chose à faire" pour convaincre.

"Sur les marchés, maintenant les gens viennent me voir". Avec quelques militants, Michèle Martinez, députée RN de la 4e circonscription, déambule, presque nonchalante, dans les rues de Collioure, station balnéaire ensoleillée.

"Les gens sont moins frileux on va dire, il y a moins de craintes", souligne également mèche blonde et rouge à lèvres carmin, Laura Chrétien, ex-responsable d'un salon de coiffure devenue suppléante de la députée, avec à la main son tract bleu ciel "Bardella Premier ministre".

"On n'a pas grand-chose à faire, c'est les gens qui ont besoin de nous parler", insiste Mme Martinez, 56 ans, élue en 2022 avec 56,28% des voix: "ils nous disent le PS on n'en veut plus, Macron c'est mort, on a envie de vous essayer".

Philippe, soixantaine massive dans son tee-shirt noir à l'imprimé rugby, vient d'embrasser "Madame la députée".

- Procurations RN -

S'il ne souhaite pas donner son nom car "Collioure, c'est une petite ville", il abonde en son sens: "On a un gouvernement de droite, avant c'était la gauche et on n'a jamais eu un gouvernement RN, les gens sont déçus et assez curieux de voir ce qu'il va faire".

"Sur l'insécurité, on est trop laxiste", estime-t-il encore, même si à Collioure, coquette cité maritime aux murs multicolores bordée par les vignes en coteau de Banyuls, il n'y a "pas spécifiquement de difficultés".

Sur ce lieu de villégiature, des touristes d'une France déjà en vacances échangent aussi volontiers avec la petite équipe RN.

"Quand on leur donne le tract, ils voient la tête à Jordan, et disent: +on a fait le nécessaire+, je suis blonde mais quand même, je comprends", rigole Mme Martinez, à propos des procurations.

Venus de Moselle, Marie-Thérèse et Maurice, seront "là-haut pour le 2e tour" mais se sont organisés pour le 1er: "faut que ça change et Bardella, ça va être quelqu'un de super!", dit la dame en robe verte à fleurs.

"Avec eux (le RN, ndlr) ce sera peut-être pas parfait mais y aura peut-être du mieux quand même", veut croire Martin, 19 ans, étudiant lyonnais en école d'ingénieur, tract en main, qui a voté RN aux européennes.

Lui aussi, c'est à l'insécurité qu'il dit avoir pensé pour son vote. A l'insécurité et au pouvoir d'achat, des préoccupations que met en avant le RN dans les Pyrénées-Orientales, département frontalier, enclavé, touché par un chômage plus massif qu'ailleurs (12,4%).

- "Surdynamique" -

Le RN compte sur son enracinement local en cours pour conforter "l'élan" du 9 juin (43,38% des voix dans le département).

"C'est simple: on n'a jamais été autant sollicité que depuis 15 jours, il y a une surdynamique: il y avait une dynamique et on rajoute de la dynamique à la dynamique", se réjouit Frédéric Gourier, numéro deux du RN 66, qui évoque "300 demandes d'adhésion" depuis début juin.

Et dans cette campagne express, Perpignan, seule ville française de plus de 100.000 habitants gérée par le RN depuis l'arrivée de Louis Alliot en 2020, sert de point d'appui essentiel, souligne-t-il.

Trois des quatre circonscriptions comptent un morceau de la cité catalane sur leur territoire et le réseau municipal RN a "bien évidemment" aidé à se déployer: "Quand on a peu de temps, il faut aller à l'essentiel: essayer de mobiliser 100% de notre électorat dans les secteurs où on est fort".

Face à cette situation, le Nouveau Front populaire (NFP) compte sur son unité pour tenter de renverser la donne.

Directement opposé à Mme Martinez, Julien Baraillé, numéro un départemental du PS, espère aussi que les gens en auront "un peu marre" des "quatre représentantes de Louis Alliot".

Des "élues uniquement sur étiquette" qui, selon lui, ne "font rien pour le territoire".

publié le 28 juin à 23h34, AFP

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