Politique

Législatives 2024 : quelle différence entre le vote blanc et le vote nul ?

© Blondet Eliot/ABACA - Au deuxième tour des législatives 2022, 1 235 844 votes blancs ont été comptabilisés, soit 2,54% des inscrits et 5,50 des votants.

Ce dimanche 30 juin, une grande majorité des 49 millions d'électeurs français sont appelés aux urnes pour élire leur député parmi plus de 4 000 candidats répartis dans les 577 circonscriptions françaises. Mais certains citoyens feront le choix de ne pas choisir en votant "blanc". Alors quel effet ce vote aura sur les résultats ? Comment sont-ils pris en compte ? On vous explique tout sur le vote blanc.

Le vote blanc consiste à déposer dans l'urne une enveloppe vide ou munie d'un bulletin dépourvu de tout nom de candidat, mais respectant le format standard d'un bulletin (même taille, même grammage). En France, ce type de vote n'est pas reconnu. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas pris en compte dans les résultats et ne sont pas considérés comme un suffrage exprimé. Ainsi, voter blanc a le même poids lors d'une élection que rester chez soi, même si le symbole est différent, précise France bleu. Au deuxième tour des législatives 2022, 1 235 844 votes blancs ont été comptabilisés soit 2,54% des inscrits et 5,50 des votants.

Alors, quelle différence avec le vote nul ?

Le vote blanc est néanmoins à distinguer du vote nul. Un vote nul correspond aux bulletins déchirés, annotés, non réglementaires, sans enveloppe ou si plusieurs bulletins se trouvent dans l'enveloppe. Le vote blanc est également différent de l'abstention qui consiste à ne pas se déplacer au bureau de vote. Si la différence entre ces trois formes de vote est flagrante, elles ont longtemps été confondues lors des dépouillements des bureaux de vote. Mais depuis 2014, ils sont décomptés séparément bien qu'aucun ne soit pris en compte dans les résultats finaux.

Pourquoi compter les votes blancs s'ils n'ont pas d'effet sur les résultats ?

La loi du 21 février 2014, disposant de séparer le vote blanc des calculs de l'abstention ou des votes nul avait pour objectif de reconnaître le vote blanc comme un acte citoyen. Pour cause, l'électeur qui vote blanc fait le choix de se déplacer jusqu'à son bureau de vote, exprime sa volonté de prendre part au scrutin et souhaite faire valoir son refus de choisir parmi les candidats en lice.

Comment ça se passe chez nos voisins ?

En Grèce, voter blanc revient à soutenir le vainqueur, car les bulletins blancs sont attribués au candidat qui remporte l'élection afin de renforcer sa majorité. Aux Pays-Bas et en Espagne, les votes blancs sont pris en compte pour déterminer si un parti ou un candidat a franchi le seuil électoral. En revanche, lorsque des sièges sont à répartir, comme lors des élections législatives, seuls les suffrages exprimés sont pris en compte. De même, en Suède, la prise en compte du vote blanc dépend de l'élection. Il est comptabilisé et a un poids lors des référendums par exemple. En Suisse, les votes blancs sont pris en compte au premier tour, mais pas pour le second tour et permettent de déterminer la majorité absolue.

publié le 30 juin à 11h48, Sophie Eygue, 6Medias

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