"Cette méthode, je n’en veux plus" : la députée Sophie Errante quitte le groupe macroniste à l’Assemblée nationale
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Sophie Errante a décidé de quitter le groupe Ensemble pour la République. La députée de la 10e circonscription de la Loire-Atlantique, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, ne se reconnaît plus dans la méthode Macron, explique-t-elle à Mediapart.
Sophie Errante claque la porte. La députée de la 10e circonscription de la Loire-Atlantique a décidé de quitter le groupe Ensemble pour la République qui siège à l’Assemblée nationale. Soutien de la première heure du Président de la République, la femme de 53 ans a décidé de couper le cordon avec les macronistes. Dans une interview accordée à Mediapart, elle se livre sur les raisons qui l’ont poussée à s’émanciper. Assurant ne plus "se retrouver dans le groupe", Sophie Errante affirme ne plus vouloir "être associée à ce qui s’y passe". Elle compte donc "ouvrir une nouvelle page" de son histoire politique.
En réalité, ce départ a été mûrement réfléchi. La réflexion date des précédentes législatives, de 2022. Au moment de retourner devant les électeurs, la députée avait à cœur de ne pas faire office de "femme-sandwich". C’est pourquoi elle avait fait le choix de ne pas concourir sous "une marque déposée". La réflexion a ensuite fait son chemin durant les deux années suivantes, deux années marquées par un exercice du pouvoir législatif particulièrement déceptif pour Sophie Errante.
L’épisode de la loi immigration
Auprès de Mediapart, la députée confie sa frustration d’avoir fait partie de la commission des finances. "Tous les textes financiers passaient par 49-3, et c’est dans la presse qu’on découvrait […] que des amendements que nous n’avions jamais examinés étaient passés", raconte-t-elle dans les colonnes du média d’investigation. Difficile, dès lors, de faire entendre la voix de ses administrés. Même topo pour la réforme des retraites. Sophie Errante regrette une méthode "kamikaze". Pourtant, elle assure "avoir fait le job", avant que l’exécutif opte pour l’utilisation de l’article 49-3 de la constitution pour faire passer la réforme. Une "méthode" dont elle ne veut plus.
Finalement, l’épisode de la loi immigration a acté la fin de son engagement. "Là on était à l’apogée de l’insupportable", confie Sophie Errante. Elle affirme avoir entendu des collègues parler de "submersion migratoire". De quoi la faire s’interroger sur son appartenance à ce groupe à l’Assemblée. La députée le voit désormais comme "un agrégat de personnalités, qui sont sans doute très intéressantes, mais pas un collectif". Elle siégera désormais chez les non-inscrits. Aucun des onze groupes de l’Assemblée nationale n’a ses faveurs, Sophie Errante se surprend donc à faire "un saut dans le vide", elle qui reconnaît qu’"avancer en solo, elle ne l’a jamais fait".
publié le 20 septembre à 17h56, Pierre Fougères, 6Medias