Politique

"Ni suspension ni abrogation" : Gérard Larcher intransigeant sur la réforme des retraites

© Villette Pierrick/ABACA

Alors que la classe politique attend impatiemment le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou, le président du Sénat, Gérard Larcher, pose ses conditions dans Le Parisien. Il est ouvert à la discussion sur le budget, mais pas du tout sur une révision de la réforme des retraites.

La pression s'accentue sur François Bayrou, qui s'apprête à prononcer mardi 14 janvier son discours de politique générale. Les attentes des oppositions politiques sont grandes sur le budget 2025, mais elles le sont tout autant sur la réforme des retraites. Le PS a mis une nouvelle pièce dans la machine en réclamant une suspension de six mois du départ de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans, "le temps de la renégociation", a expliqué Patrice Kanner sur Franceinfo, promettant une absence de censure au Premier ministre si les socialistes étaient entendus. Du côté de Gérard Larcher, pas de discussion possible au sujet d'un temps mort sur la réforme des retraites. Dans Le Parisien, samedi 11 janvier, le président LR du Sénat a posé ses conditions : "Le message est clair : ni suspension ni abrogation !"

Gérard Larcher prêt à rouvrir les discussions avec les partenaires sociaux

"Au Sénat, je ne conduirai pas une procédure de suspension ou d’abrogation", a insisté Gérard Larcher, soulignant le coût qu'une telle mesure aurait sur les finances du pays. "Si nous abrogions la réforme des retraites, le coût serait de 3,4 milliards d’euros en 2025, et près de 16 milliards en 2032", a-t-il ainsi expliqué. Toutefois, le président du Sénat est prêt à rouvrir les discussions avec les partenaires sociaux sur trois axes concernant cette loi controversée : "Emploi des seniors, pénibilité et prévention, retraite progressive." Pas sûr que cela suffise à calmer les ardeurs de la gauche, comme du Rassemblement national, qui réclament l'abrogation pure et simple de la réforme des retraites.

Toutes les formations politiques attendent François Bayrou au tournant. Gérard Larcher, qui a renouvelé sa confiance au Premier ministre, reste attentif à ses discussions avec l'aile gauche de l'échiquier politique, mais avertit tout de même : "Sur le régalien et le budget, il y a des choses auxquelles la droite ne renoncera pas. Participation ne veut pas dire renoncement."

publié le 12 janvier à 09h45, Maeliss Innocenti, 6Medias

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