Réforme des retraites : vers une suspension de six mois ?
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Le gouvernement de François Bayrou envisagerait de suspendre la réforme des retraites pour six mois afin de répondre à la condition posée par les socialistes pour éviter une censure. Une décision lourde de conséquences financières, selon les informations relayées par BFMTV.
La réforme des retraites, symbole de tensions politiques et sociales, pourrait être mise sur pause pour une durée de six mois. Cette concession, réclamée par le Parti socialiste, serait une condition pour garantir que les socialistes ne soutiennent pas la motion de censure déposée par La France Insoumise contre le gouvernement de François Bayrou, relaye BFMTV.
Le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, mesure phare du texte, est au cœur des discussions. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déclaré sur BFMTV qu’il attendait du Premier ministre le mot "suspension" pour renouer le dialogue. François Bayrou, connu pour son ouverture au compromis, n’a pas exclu cette possibilité, ouvrant une brèche dans une réforme qui semblait jusqu’ici inamovible.
Patrick Kanner, chef des sénateurs socialistes, défend une pause de six mois, un scénario désormais plausible. Pendant cette suspension, syndicats et patronat seraient appelés à proposer des améliorations, notamment sur la pénibilité, les petites retraites, et les inégalités liées aux retraites des femmes.
Un coût élevé pour une pause temporaire, et une décision imminente
Suspendre l’application de la réforme, entrée en vigueur en septembre 2023, coûterait environ 3 milliards d’euros. Le Parti socialiste propose de financer cette suspension en puisant dans le fonds de réserve des retraites, une solution critiquée par des experts qui estiment qu’elle pourrait aggraver le déficit actuel.
Gilbert Cette, président du Conseil d’orientation des retraites, a rappelé que le déficit pourrait atteindre 0,8 % du PIB à long terme, une situation que l’abandon ou la suspension de la réforme risquerait d’aggraver.
Le discours de politique générale de François Bayrou, attendu ce mardi, pourrait éclairer les intentions du gouvernement. Toutefois, une décision pourrait aussi être repoussée aux discussions sur le budget, prévues à la fin du mois.
publié le 12 janvier à 18h52, Orane Guisset, 6Medias