Société

Déserts médicaux : les médecins généralistes dénoncent un projet de loi "liberticide"

Des syndicats et collectifs de professionnels de santé perçoivent la proposition de loi Valletoux comme une série de mesures coercitives.

L’annonce ne passe pas. Le début de l’examen par l’Assemblée nationale, lundi 12 juin, de la proposition Valletoux visant à lutter contre les zones blanches médicales fait des remous. "Plutôt que d'imposer des choses, aidez-nous à nous installer correctement", lâche le docteur Soline Guillaumin. Membre du collectif Médecins pour demain, elle explique à franceinfo que "la France manque de soignants. Et eux, sont en train de nous dire : 'Nous sommes en train de mettre de l'administratif supplémentaire pour vous gérer'. Non ! Ce n'est pas ce qu'on demande."

S’il est adopté, le texte compte inscrire les professionnels de santé dans des communautés territoriales, où sera coordonnée l’offre de soin. Il entend également imposer les gardes à tous les établissements de santé. Luc Duquesnel préside le syndicat "Les Généralistes CSMF". Il assimile le projet de loi à un coup porté à l’indépendance et à l’attractivité de son métier. "Au-delà du texte original, les 700 amendements sont liberticides pour ces jeunes médecins. On les oblige à exercer dans des déserts où il n'y a pas de lycée, pas de collège, il n'y a plus de restaurant, etc., s’insurge-t-il. [Il n’y a] plus rien ! Et on veut y mettre des médecins ?"

Régulation déguisée

D’autres points font débat. C’est le cas de la volonté d’interdire l’intérim en début de carrière et de celle visant à instaurer une allocation mensuelle pour les étudiants qui acceptent d’exercer dans une zone blanche pendant deux ans. Cela équivaut, selon les syndicats, à réguler l’installation des soignants. Ce que dément Fréderic Valletoux, le rapporteur du texte.

publié le 12 juin à 13h40, Orange avec 6Medias

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