Politique

PLF 2025 : le ministre Didier Migaud menace de démissionner si le budget de la Justice n’est pas augmenté

© Capture d'écran RTL. - Le ministre de la Justice Didier Migaud était l'invité de la matinale de RTL du lundi 14 octobre 2024.

"Je ne vois pas ce que je ferais encore au gouvernement" si le budget de la Justice n’était pas amélioré, a prévenu Didier Migaud. Invité dans la matinale de Thomas Sotto sur RTL lundi 14 octobre, le ministre de la Justice s’est opposé à la coupe budgétaire annoncée de 500 millions d’euros de son portefeuille lors de la présentation du PLF 2025 jeudi dernier.

"Si on en reste à la lettre plafond, oui, je ne vois pas ce que je ferais encore au gouvernement", a annoncé d’emblée Didier Migaud au micro de RTL. Invité dans la matinale du lundi 14 octobre, le garde des Sceaux récemment nommé par Michel Barnier n’a pas mâché ses mots face à l’annonce de la baisse de 500 millions d’euros du budget de la Justice dans le projet de loi de finances (PLF) 2025 présenté jeudi 10 octobre.

Didier Migaud souhaite poursuivre les engagements d’Éric Dupond-Moretti

S’il venait à rester tel quel, le budget du ministère de la Justice s’élèverait à 10,24 milliards d’euros en 2025, soit un demi-milliard de moins que prévu par la loi de programmation du secteur d’octobre 2023. Cette dernière avait été soutenue par son prédécesseur et garde des Sceaux depuis 2017, Éric Dupond-Moretti, qui promettait un budget de 11 milliards d’euros en 2027 et des embauches massives, dont 1 500 magistrats.

"Il y a eu des crédits supplémentaires obtenus par mon prédécesseur, il faut poursuivre cet effort, il faut que la justice ait les moyens", a martelé Didier Migaud sur RTL, s’alignant sur la position de l’ex-garde des Sceaux. Le ministre de 72 ans a également confirmé vouloir que ces "engagements soient respectés en termes d’effectifs".

"Une justice sinistrée"

"Je suis mobilisé pour que des amendements à la hausse puissent être proposés", a-t-il poursuivi, rappelant que Michel Barnier avait annoncé le dépôt d’un amendement "par l’exécutif […] pour rehausser un certain nombre de budgets, dont celui de la Justice". Au 1er septembre 2024, 73 693 personnes étaient incarcérées, contre 60 629 places disponibles. Un chiffre rappelé par un rapport de la Cour des comptes sur la surpopulation carcérale en France. Un constat partagé par le ministre, qui a rappelé que les États généraux de la Justice, clôturés en 2022, "ont fait état d’une justice sinistrée".

Le garde des Sceaux a néanmoins affirmé faire "confiance" au Premier ministre et avoir obtenu de sa part "des assurances". Néanmoins, les 500 millions d’euros rabotés ne seront "peut-être pas" entièrement récupérés, a-t-il fait savoir.

publié le 14 octobre à 13h20, Caroline Chambon, 6Medias.

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