Budget 2025 : Didier Migaud parvient à obtenir 250 millions d'euros supplémentaires pour la Justice
© Firas Abdullah/ABACA
Didier Migaud avait menacé de démissionner s'il n'obtenait pas davantage de moyens pour son ministère dans le cadre du projet de budget 2025. Jeudi, il a réussi à limiter le coup de rabot d'un demi-milliard d'euros prévu par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal, finalement non retenu par celui de Michel Barnier.
Didier Migaud ne videra finalement pas son bureau place Vendôme. Le nouveau ministre de la Justice avait prévenu qu'il poserait sa démission si le gouvernement actuel ne révisait pas la copie du précédent concernant le budget alloué à son ministère. En effet, comme le souligne Le Parisien, les lettres plafond publiées par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal prévoyaient une coupe de 500 millions d’euros, moins d’un an après le vote de la loi de programmation. La constitution du budget 2025 par le nouveau Premier ministre Michel Barnier, avait d'abord pris en compte ce coup de rabot, provoquant la colère de Didier Migaud. Ce dernier se voit désormais soulagé et satisfait : les 250 millions d'euros supplémentaires finalement actés jeudi dans le budget, sont une preuve, selon lui, que la Justice reste "une priorité" pour le gouvernement Barnier.
La Justice devra se serrer la ceinture
Cette somme permettra "d’honorer et de respecter tous les engagements qui ont été pris en direction des magistrats, des personnels de greffe, des juristes assistants, des personnels pénitentiaires" a promis le garde des Sceaux jeudi.
Un amendement gouvernemental devrait entériner cette rallonge budgétaire dont Didier Migaud n'est pas le seul à se féliciter. "C’est une nouvelle rassurante" pour Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, qui rappelle cependant que la justice française reste "l’une des plus pauvres d’Europe".
Si Didier Migaud a pu sauver les meubles, il admet cependant que la Justice devra se serrer la ceinture. Les sommes non récupérées "sont essentiellement des dépenses d’investissement immobilier, que nous n’étions pas en mesure de réaliser, à partir du moment où des opérations ont pris du retard" a-t-il détaillé. Cela concerne entre autres la construction de nouvelles places de prison. L'objectif fixé est de 18 000 places supplémentaires en 2027. Le ministre ne l'a toutefois pas remis en cause, et évoque un rééchelonnement.
publié le 1 novembre à 08h38, Sabrina Guintini, 6Médias