Politique

"Ma sanction s’apparente à de la justice expéditive" : Raquel Garrido réagit à sa mise en retrait de LFI

Dans les colonnes du Parisien, mardi 7 novembre, l'élue de Seine-Saint-Denis a jugé que sa mise en retrait des travaux parlementaires de La France insoumise était une "infamie". Mercredi matin sur RMC, elle réclame à son parti des justifications.

Une nouvelle crise au sein de LFI. Des députés "frondeurs" ont critiqué la gestion de La France insoumise (LFI), très centrée autour d'un seul homme : Jean-Luc Mélenchon. Et lundi 6 novembre, c'est Raquel Garrido, qui en a fait les frais. La députée de Seine-Saint-Denis a écopé de quatre mois de mise en retrait à l'Assemblée nationale pour "une accumulation d’agissements et de propos répétés qui nuisent au bon fonctionnement collectif du groupe parlementaire". Auprès du Parisien, mardi, elle est revenue sur ce revers et a jugé la "sanction très sévère". Et sur RMC, mercredi 8 novembre, elle réclame à son parti des justifications quant à sa mise à l'écart.

Le bureau du groupe LFI l'avait convoquée lundi pour qu'elle s'explique quant aux faits qui lui étaient reprochés. Tout en précisant avoir reçu les points retenus contre elle par SMS quelques jours auparavant, Raquel Garrido a jugé que la sanction avait déjà été prise avant cette réunion. Il s'agit pour la députée d'une seconde sanction : "C’est mon interview à Franceinfo qui a entraîné une première sanction à titre conservatoire, dont je n’avais pas fait état jusqu’à présent, qui m’a empêché de défendre notre position sur le budget de la Justice dès le 24 octobre en commission des Lois", a-t-elle indiqué auprès du quotidien.

Des critiques envers Jean-Luc Mélenchon

Recevant la même sanction qu'Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, Raquel Garrido a estimé ne pas avoir eu le droit "à une procédure protectrice des droits de la défense", contrairement à son collègue : "Le groupe des députés LFI dans son ensemble a délibéré pendant plusieurs journées avant de le sanctionner. Ma sanction s’apparente à de la justice expéditive." Plusieurs autres députés LFI, à l'image de Clémentine Autain ou Danielle Simonnet, se sont rangés du côté de l'élue de Seine-Saint-Denis. Mercredi, sur RMC, l'élue insoumise a réclamé des explications claires à son parti quant à sa sanction : "Je souhaite que le bureau dise publiquement à mes électeurs pourquoi je suis sanctionnée !", dénonçant une "entrave" à son travail à l'Assemblée. "On essaie d'inventer une forme de crime de lèse-majesté qui n'existe pas chez nous et qui ne peut pas exister en démocratie", a-t-elle par ailleurs fustigé.

Raquel Garrido a également critiqué la gestion de LFI autour de Jean-Luc Mélenchon : "Je ne constate pas d’effort de la direction pour unifier le parti." Et d'ajouter : "Il y a malheureusement autour de Mélenchon une tentation de la scission, de l’exclusion (...) Je suis sanctionnée pour lèse-majesté envers Jean-Luc Mélenchon. Or, la France Insoumise c’est un programme, pas un homme."

publié le 8 novembre à 08h57, Guillaume Dosda, 6Medias

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