Politique

Législatives 2024 : le tour de passe-passe d'un candidat RN-LR pour contraindre sa rivale à se maintenir

Pour conserver une triangulaire qui lui est favorable dans le Maine-et-Loire, Gilles Bourdouleix, candidat de l'alliance RN-LR à Cholet, a fait croire qu'il se désisterait pour pousser son opposante du Nouveau Front populaire à maintenir sa candidature au second tour des législatives, rapporte Ouest-France.

Si pour de nombreux candidats aux élections législatives, l'heure n'est plus aux plans de carrière mais à l'union face au Rassemblement national, certains font preuve de réticence pour retirer leur candidature. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Gilles Bourdouleix, qui se présente sous l'étiquette RN-LR dans la cinquième circonscription du Maine-et-Loire, n'a reculé devant rien pour conserver sa place. Selon Ouest-France, le maire de Cholet (Maine-et-Loire) a eu recours à un stratagème insidieux, laissant penser à son opposante du Nouveau Front populaire qu'il se désisterait au second tour.

Un SMS envoyé à un journaliste

Tout commence lundi 1er juillet, avec un SMS reçu par l'un des journalistes de Ouest-France : "Écœuré par une campagne électorale nauséabonde qui insulte la démocratie et nos concitoyens, j’ai décidé de rentrer chez moi. Je ne ferai pas d’autre commentaire", écrit alors Gilles Bourdouleix, arrivé en deuxième position au premier tour avec 30,54 % des voix, derrière le candidat Ensemble. La candidate du NFP, France Moreau, avait annoncé la veille son retrait pour barrer la route au RN. Ce qui plaçait Gilles Bourdouleix dans une bien mauvaise posture pour le second tour, puisqu'une partie des voix de cette dernière bénéficierait à l'élu du camp présidentiel, dans le cadre de la mobilisation contre l'extrême droite souhaitée par Emmanuel Macron.

L'insinuation de l'édile aura eu l'effet escompté : France Moreau a finalement maintenu sa candidature, qu'elle a déposée mardi soir. Tout comme Gilles Bourdouleix, qui a pris soin de l'annoncer à 18h10 sur le réseau social X : "Répondant à l’appel de nombreux soutiens (...), je maintiens ma candidature !", a-t-il clamé. Un coup de bluff pour espérer maintenir une triangulaire, note Ouest-France, qui marquera à coup sûr l'historique de cette campagne inédite.

Plus de 200 désistements ont été dénombrés sur tout le territoire mardi soir, dont une majorité de candidats de gauche rappelle Le Monde.

publié le 3 juillet à 11h17, Joanna Wadel, 6Medias

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