Législatives 2024 : le coût des programmes du RN, du NFP et de Renaissance évalué par l'Ifrap
© Lafargue Raphael/ABACA - Le Nouveau Front populaire possède le chiffrage le plus détaillé de la campagne.
La Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap) présente, lundi 24 juin dans les colonnes du Figaro, son chiffrage des programmes du Rassemblement national, du Nouveau Front populaire et de Renaissance (Ensemble pour la République), en vue des élections législatives.
Ils sont au coeur de la campagne des législatives anticipées : les programmes. Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, le 9 juin, chaque force politique y va de ses propositions dans le but de convaincre les Français, et d'obtenir une majorité à la chambre basse du Parlement. Lundi 24 juin, Le Figaro détaille ainsi les dépenses et recettes du Rassemblement national, d'Ensemble pour la République et du Nouveau Front populaire, calculées par la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap).
Déficit abyssal pour la gauche, des économies peu fructueuses à l'extrême droite
Verdict ? Le think tank de droite libérale, inscrit comme lobby auprès de l'Assemblée nationale, attribue sa "palme" des dépenses publiques au Nouveau Front populaire, qui débourserait jusqu'à 233 milliards supplémentaires par an - à l'horizon 2027 - pour financer ses mesures, dont le Smic à 1 600 euros et l'abrogation de la réforme des retraites, contre 40 milliards de recettes seulement. Un programme coûteux selon l'Ifrap, qui entraînerait un solde négatif de plus de 178 milliards d'euros : "le déficit public s'alourdirait de près de 193 milliards d'euros par an, ce qui signifie qu'il ferait plus que doubler par rapport à son niveau actuel", estime Agnès Verdier-Molinié, directrice de l'Ifrap.
Le Rassemblement national ne s'en sort guère mieux, malgré ses 9 milliards d'économies dégagées, explique Agnès Verdier-Molinié. Selon elle, si l'extrême droite reste consciente de la nécessité de limiter les dépenses, certaines de ses pistes, comme la baisse des aides sociales aux étrangers pour 13 milliards, pourraient être irréalisables car inconstitutionnelles. Des baisses d'impôts et de taxes de 17,6 milliards d'euros "créeraient du déficit supplémentaire a minima pour 8,5 milliards par an", pointe Agnès Verdier-Molinié.
Ensemble pour la République (Renaissance) tiendrait la barre, selon le chiffrage de l'organisme, avec un solde positif à 4 milliards d'euros, pour 2,1 milliards de dépenses, et 1,9 milliard de recettes.
Débats autour du chiffrage du Nouveau Front populaire
De nouveaux chiffres qui s'opposent à ceux avancés par le Nouveau Front populaire, dont les grandes lignes du programme ont été présentées devant la presse vendredi 21 juin. Le député LFI sortant Éric Coquerel avait annoncé 150 milliards d'euros - 100 milliards en 2025 - de dépenses publiques supplémentaires, avec en contrepartie des recettes à 100 milliards en 2025, et, dès le départ, 30 milliards de recettes engrangées avec un nouvel ISF et une taxe sur les superprofits. Le camp macroniste avait par ailleurs présenté son propre chiffrage du programme de l'alliance de gauche, avec 287 milliards de dépenses.
publié le 24 juin à 16h04, Joanna Wadel, 6Medias