Politique

Le retour de Jérôme Cahuzac en politique se précise

Condamné en 2018 pour fraude fiscale et blanchiment, l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac a multiplié les réunions publiques. Il était sur France inter, lundi 27 novembre.

Jérôme Cahuzac le déclare sans ambages : il ne s’interdit rien. La preuve : l'organisation dans son fief de Lot-et-Garonne de plusieurs réunions publiques. Condamné en 2018 pour fraude fiscale et blanchiment à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et cinq ans d’inéligibilité, l’ancien ministre du Budget n’a pas caché sur France Inter, lundi 27 novembre, sa possible candidature à un mandat local. “Faire de la politique, c’est la conquête du pouvoir et c’est l’action publique. L'action publique ne peut s'exercer qu'avec une légitimité, c'est-à-dire avec un mandat", commente-t-il.

À ceux qui se disent qu’il ferait mieux de rester dans l’ombre, il rétorque : “J’aimerai que ceux qui me condamnent au nom de la morale ou plutôt ceux qui me condamnent au silence ou à la réclusion à perpétuité au nom de la morale réfléchissent à ceux que cela veut dire.” Il les invite également à se demander “quelle est leur morale ? Au nom de quoi l’imposerait-il aux autres ? Au nom de quoi elle serait universelle ?”

“Moralement, il restera celui qui a menti”

Celui qui a multiplié les mensonges devant l’administration fiscale, les médias et les élus de l’Assemblée nationale, reconnaît cependant que “ce que j’ai fait à l’Assemblée nationale fut une parfaite immoralité. Mais, ce n’est pas parce que j’ai commis un acte immoral que ce retour l’est”. Au passage, l’ancien socialiste qualifie la Nupes “de cartel électoral destiné à sauver quelques sièges”, et juge “que la gauche est dans l’incapacité absolue de retrouver le pouvoir”. Il accuse également François Hollande d’avoir menti aux Français à propos de la courbe du chômage.

Des propos auxquels l’ancien président socialiste a répondu très rapidement sur franceinfo. Jérôme Cahuzac “a purgé sa peine” et “peut retrouver ses fonctions de citoyen”. Mais, “moralement, il restera celui qui a menti devant la représentation nationale, qui a menti à sa famille politique, qui m'a menti, qui a menti à tout le pays”, a-t-il lâché, histoire de rappeler à ceux qui l'auraient oublié le parcours de l’ex-ministre.

publié le 27 novembre à 11h25, Cathy Gerig, 6Medias

Liens commerciaux