Politique

IVG dans la Constitution : face à l'enjeu, la pression monte sur les sénateurs LR

© Soleil1409/Wikimedia Commons - Les Sénateurs doivent se prononcer sur l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.

Alors que les Sénateurs doivent se prononcer ce mercredi 28 février sur l'inscription de l’IVG dans la Constitution, des associations anti-avortement ont envoyé des brochures pour leur mettre la pression. De son côté, dans une tribune dans Elle, Xavier Bertrand appelle expressément ses collègues LR à voter le texte.

La pression monte et le suspense est à son comble avant le vote ce mercredi 28 février au Sénat sur l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Il faut pour cela un vote majoritaire des 348 sénateurs, or si le vote à gauche semble acquis, tous les regards sont tournés vers la majorité LR. La pression est donc sur les sénateurs de droite qui sont ciblés par les associations anti-avortement. Tous ont reçu une lettre de l'Association des familles catholiques (AFC), comme le confirme à BFMTV sa présidente, Pascale Morinière. L'association, qui revendique être contre l’IVG, veut "insister sur l'avis du Conseil d'État", selon lequel "il n'y a pas de différence entre la liberté de la femme de recourir à l'avortement et le droit".

Une autre association a choisi un moyen encore plus fort pour tenter de rallier l'avis des sénateurs de droite. "Choisir la vie" a envoyé une brochure avec des photographies de fœtus avortés notamment. Selon nos confrères, sur sa page Facebook, l'association parle même de "permis de tuer constitutionnel". Une brochure qu'a reçue par exemple la sénatrice écologiste des Français de l'étranger, Mélanie Vogel. Sur le réseau social X, elle déplore une campagne malsaine : "Dites les anti-choix, vous savez que chaque courrier que vous nous envoyez pour dire que l’IVG est une abomination satanique, chaque dessin de fœtus qui pleure à cause de la constitutionnalisation de l’IVG est une preuve qu’il faut le faire ?"

Xavier Bertrand monte au créneau en faveur de l’inscription de l’IVG

Selon la sénatrice communiste Évelyne Corbière Naminzo, "les forces anti-IVG sont en train de tout déployer pour que les LR flanchent". Raison pour laquelle le président du conseil régional des Hauts-de-France, et ancien secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, est monté au créneau dans une tribune dans le magazine Elle, mardi. Il appelle ses collègues de droite à voter le texte, pour que la France envoie un message au monde : "L’engagement de la France en faveur de l’égalité, de la liberté, de la dignité de la femme est consubstantiel à notre République, et nous défendrons les droits des femmes contre tous les obscurantismes, sur notre sol national comme à l’international."

Selon lui, les "intégrismes religieux" et la montée "des régimes autoritaires" menacent le droit des femmes et "personne, en responsabilité, ne peut affirmer que la France est à l’abri de ce type de menace". Et Xavier Bertrand d'ajouter : "Il me paraît totalement hors de propos de refuser l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution au motif qu’il n’y aurait pas de danger immédiat." L'ancien ministre du Travail ne veut pas non plus qu'un "droit aussi fondamental pour les Françaises soit soumis demain à des revirements de jurisprudence !"

L'enjeu est énorme, d'autant que certains sénateurs LR semblent s’être approprié les éléments de langage de certaines associations anti-IVG. Pour l'heure, seul Hervé Marseille a répondu à l'AFC en lui apportant son soutien. Mais l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution pourrait être retardée. Le sénateur LR Philippe Bas a introduit un amendement visant à modifier la formulation du projet de loi constitutionnelle. Or s'il est adopté, le projet de loi sera modifié. Cela donnerait lieu à une nouvelle lecture à l'Assemblée nationale

publié le 28 février à 12h42, Xavier Martinage, 6Medias

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