IVG dans la Constitution : les députés adoptent largement le projet de loi
© Abdullah Firas/ABACA - Les députés à l’Assemblée nationale lors du vote sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution le mardi 30 janvier.
L’Assemblée nationale a voté et validé l’inscription de l’IVG dans la Constitution ce mardi 30 janvier. Le texte va désormais être transmis aux sénateurs.
L’IVG bientôt dans la Constitution ? Un pas a été fait dans ce sens, mardi 30 janvier. Les députés de l’Assemblée nationale ont voté en faveur de l’inscription dans la loi fondamentale à recourir à l’interruption volontaire de grossesse. Le texte a été largement adopté avec 493 voix en début de soirée, rapportent nos confrères de France Bleu. Pour Fabien Roussel, ce vote est “historique pour le droit des femmes”. “Joie et émotion devant cette inscription dans le marbre de ce droit inaliénable, qui émancipe toutes les femmes”, a réagi Clémentine Autain.
Ces derniers mois, Emmanuel Macron a fait de ce sujet l’une de ses grandes priorités. “La liberté des femmes de recourir à l’IVG sera irréversible en 2024”, avait promis le président de la République en octobre dernier. La semaine dernière, les députés de la commission des Lois avaient validé ce projet de réforme constitutionnelle du gouvernement. Après l’Assemblée nationale, le Sénat sera amené à se prononcer sur cette question.
Direction le Sénat
“Ce soir, l’Assemblée nationale est au RDV de l’Histoire des femmes. Il reste à convaincre les sénateurs, dans le respect de chacun, de graver enfin dans le marbre cette liberté inaliénable des femmes”, a salué Éric Dupond-Moretti sur X (ex-Twitter). Le ministre de la Justice sait que l’inscription de l’IVG dans la Constitution est loin d’être gagnée. Le Sénat pourrait retoquer le projet et faire ainsi échouer la constitutionnalisation.
Selon le texte du gouvernement, il sera inscrit dans la Constitution le fait que "la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours" à l'IVG. Mais les termes choisis font bondir de nombreux parlementaires, venus du camp de la droite. Gérard Larcher, président du Sénat, a fait part de ses réserves au micro de franceinfo le 23 janvier dernier. “Je ne pense pas que l’IVG soit menacée en France”, a-t-il expliqué. Mais selon lui, "la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux".
publié le 30 janvier à 21h16, Baptiste Marin, 6Medias