Pourquoi de plus en plus de députés sèchent l’Assemblée ?
© ABACA - De plus en plus de députés manquent les débats à l'Assemblée.
Depuis la rentrée de septembre, l’hémicycle est rarement au complet, voire il ne l’a jamais été. Pire encore, les bancs de l’Assemblée se sont vidés lors de l’examen du budget de l’État et de la Sécurité sociale, révèle BFMTV.
Alors que les lois les plus importantes de l’année sont actuellement débattues au Palais-Bourbon, les bancs de l’Assemblée ont semblé relativement vides lors de l’examen du budget de l’État puis de la Sécurité sociale.
Un cas surprenant mais pas étonnant d'après certains députés concernés par cet absentéisme. “On ne nous fait plus confiance”, confie un député Renaissance à BFMTV. Il poursuit : “On nous reproche de ne plus venir, mais on a quoi comme moyen de dire qu'on n'est pas content? Barnier n'écoute personne”. Le mal semble donc être là. Face à un bloc central illisible dans ses choix, additionné aux discours tonitruants des oppositions et à une possibilité de nouvelle dissolution, de plus en plus de députés ne siègent plus à l’Assemblée.
La peur du 49.3
D’autres raisons poussent les parlementaires à ne pas prendre part aux débats, notamment la présence au sein de leur circonscription. Un refuge assumé par certains, comme le député Renaissance des Yvelines, Karl Olive : "J'assume de ne pas faire le concours Lépine du plus présent à l'Assemblée quand on n'a pas grand-chose à y faire et qu'on peut être plus efficace sur le terrain".
D’autres fustigent que le travail fait au Palais-Bourbon pourrait n’avoir servi à rien si le gouvernement Barnier choisit d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter plus facilement et rapidement les amendements du texte de loi budgétaire. Pour rappel, cet article accorde les pleins pouvoirs au gouvernement et l’adoption d’une loi se fera sans vote.
Absent ou présent, une chose est sûre : le climat à l’Assemblée est plus que jamais tendu. Un sentiment qui pèse sur les prises de décisions et le moral des parlementaires, usés : "On ne peut pas travailler dans ces conditions, on fait très mal la loi. Ce n'est vraiment pas bon pour le pays", s’exprimait récemment le député Horizons, Vincent Thiébaut à BFMTV.
publié le 2 novembre à 09h32, Allan Doisneau, 6Medias