Politique

Immigration : Nicolas Sarkozy veut "tout changer" aux procédures d'expulsion

© Abdullah Firas/ABACA - Nicolas Sarkozy, le 27 septembre 2024.

Interrogé par CNews et Europe 1 ce lundi 30 septembre sur le meurtre de Philippine, dont le suspect est un Marocain sous OQTF, l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, dit vouloir "tout changer" aux procédures d'expulsion des délinquants étrangers.

Avec le retour de la droite au pouvoir, les figures de la Droite républicaine s'imposent à nouveau dans le débat public. Après l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, c'est au tour de Nicolas Sarkozy de donner son avis sur la ligne du gouvernement Barnier. Et en particulier celle de Bruno Retailleau à l'Intérieur, un portefeuille qu'il connaît bien en tant qu'ex-locataire de Beauvau : "La fermeté posera des problèmes d’humanité", a déclaré ce lundi 30 septembre l'ancien président, dans la matinale de CNews et Europe 1.

Toutefois, Nicolas Sarkozy estime que Bruno Retailleau n'est pas dans l'erreur : "Il a fait le choix de la fermeté. Je l'apprécie et je le soutiens", a-t-il ajouté, en référence au premier discours du nouveau ministre axé sur "l'ordre". Réagissant au meurtre de la jeune Philippine, dont le suspect est un délinquant marocain sous OQTF (Obligation de quitter le territoire français), Nicolas Sarkozy estime qu'il faut "tout changer" aux procédures d'expulsion, mais dans le bon sens. Il souhaite ainsi "des visas contre des autorisations de retour consulaire" et "un gouvernement européen dirigé par les ministres de l’Intérieur qui éliraient en leur sein un président", afin de contrôler davantage les frontières.

La droite et l'extrême droite montent au créneau

Depuis plusieurs jours, l'affaire Philippine mobilise la droite et l'extrême droite, qui voient dans ce drame les conséquences d'un laxisme judiciaire et de la crise migratoire. Les députés LR ont dévoilé jeudi 26 septembre une proposition de loi pour faciliter l'expulsion des étrangers sous OQTF. Au coeur du texte, figure la prolongation de la durée de rétention administrative des "immigrés en situation irrégulière", qui éviterait toute remise en liberté de ces personnes, rappelle notamment LCP. Une mesure soutenue par le Rassemblement national, qui souhaite durcir les règles en matière de naturalisation pour les clandestins, comme l'a souligné sur RTL le député RN Sébastien Chenu. De son côté, Bruno Retailleau a proposé l'idée d'un referendum sur l'immigration.

publié le 30 septembre à 11h17, Joanna Wadel, 6Medias

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