"François Bayrou doit nous fournir des raisons de ne pas le censurer", selon Olivier Faure, avant la composition du gouvernement
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Le premier secrétaire du PS a accordé une interview au "Parisien" le 14 décembre 2024, où il affirme notamment que la non-censure du gouvernement n'est pas acquise.
Suite à la nomination de François Bayrou à la tête du gouvernement, le Parti socialiste, à gauche de l’échiquier politique et faisant partie de l’alliance du nouveau Front populaire, s’est dit prêt à débattre d’un pacte de non-censure. Pour autant, Olivier Faure a tenu à rappeler dans une interview au Parisien que la clémence du Parti de gauche était loin d’être acquise. Les déclarations du premier secrétaire du PS interviennent alors que François Bayrou, fraîchement nommé en tant que Premier ministre, s’apprête à lancer des consultations en vue de composer son gouvernement.
L’ombre d’un scénario de censure du gouvernement à l’instar de celui de Michel Barnier le 4 décembre dernier plane dans les esprits. “C’est à François Bayrou de nous donner des raisons de ne pas le censurer. La première, c’est de répondre aux Français, et donc de rouvrir le débat sur les chantiers prioritaires du NFP, sur les retraites, le pouvoir d’achat, les services publics locaux et nationaux, la transition écologique, la démocratie”, énumère le député de Seine-et-Marne. Il ajoute ensuite : “toute forme de trahison du Front républicain en reprenant tout ou partie du programme de l’extrême droite sera sanctionnée”.
Ligne rouge sur la loi immigration
“Se retrouver à discuter d’une nouvelle loi immigration dont Bruno Retailleau a dit qu’elle devait reprendre l’ensemble des sujets qui ont été censurés par le Conseil constitutionnel, c’est évidemment se mettre dans les roues de l’extrême droite. Dans une telle hypothèse, nous censurerons le gouvernement”, explique Olivier Faure. À comprendre qu’Olivier Faure ne tolérerait pas un maintien de Bruno Retailleau dans le gouvernement Bayrou. Cela pourrait marquer une rupture dans le dialogue entre le nouveau Premier ministre et une partie de la gauche.
publié le 15 décembre à 15h34, Myriam Bendjilali