Bayrou: pas de censure a priori, mais "des a priori de censure", dit Tondelier
© Thomas SAMSON, AFP - La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier quitte l'Elysée après une rencontre avec le président Emmanuel Macron, le 10 décembre 2024 à Paris
Les écologistes ne souhaitent pas "censurer a priori" le gouvernement de François Bayrou, mais commencent déjà "à avoir des a priori de censure", a affirmé samedi sur France Inter la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier.
"Je ne dirais pas qu'on va censurer a priori, mais je commence à avoir des a priori de censure", a déclaré Mme Tondelier, au lendemain de la nomination du président du MoDem à Matignon.
La patronne des Verts a souligné que le président de la République avait nommé un de ses "fidèles", s'entêtant "à ne pas vouloir reconnaître sa défaite"; elle a rappelé le souhait des écologistes que le gouvernement renonce à utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution; et demandé des engagements "sur le fond".
Il faut "plus de justice sociale, plus de justice fiscale", "arrêter de sabrer dans les moyens des collectivités", "préparer l'avenir" en rédigeant notamment une "loi climat", et "apaiser" le pays, a-t-elle dit.
A cette aune, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, n'est pas une "personne apaisante", a-t-elle affirmé alors que se pose la question de son maintien à Beauvau.
"Sur le fond, on n'a pas pu encore en parler avec (François Bayrou), puisqu'il a préféré recevoir Bruno Retailleau que de consulter les forces politiques de ce pays à sa nomination. C'est son choix", a-t-elle taclé.
"On va attendre dans les jours prochains de voir ce qu'il fait. Aujourd'hui, je vois mal comment il nous convainc de ne pas le censurer, surtout s'il ne nous appelle pas, et si son premier geste politique, c'est de recevoir Bruno Retailleau, c'est quand même mal parti. Mais il ne tient qu'à lui: il a sa propre censure entre ses mains", a-t-elle conclu.
François Bayrou a reçu vendredi soir à Matignon M. Retailleau, qui lui a demandé des "garanties", notamment sur l'immigration, pour participer au gouvernement.
La porte-parole du PS, Chloé Ridel, a elle aussi estimé problématique le maintien de M. Retailleau à l'Intérieur. "S’il le reconduit au gouvernement, il risque de finir comme Michel Barnier", renversé trois mois après sa nomination, a-t-elle jugé sur X.
publié le 14 décembre à 11h25, AFP