Politique

François Bayrou assure qu'il sera "un Premier ministre de plein exercice et de complémentarité" avec le président de la République

© Alexis Jumeau / ABACA

Dans un entretien accordé dimanche 15 décembre à "La Tribune", le nouveau Premier ministre affirme vouloir créer un gouvernement rassemblant des hommes et des femmes d'expérience. Alors qu'il s'apprête à recevoir les chefs de groupes parlementaires à Matignon dès lundi, François Bayrou réaffirme également sa proximité avec Emmanuel Macron, malgré quelques frictions avant sa nomination à la tête de l'exécutif.

Le nouveau Premier ministre annonce qu'il rencontrera, à partir de lundi, les chefs des différents groupes parlementaires, première étape à la constitution de son gouvernement. Après la chute du gouvernement Barnier, François Bayrou espère échapper à la censure en organisant une équipe apte à satisfaire un nombre assez important de députés ne pas se retrouver, à l'image de son prédécesseur, poussé vers la sortie. Une mission très délicate. Car s'il affirme, dans les colonnes de La Tribune ce 15 décembre, vouloir "proposer au président Emmanuel Macron un gouvernement composé de personnalités d'expérience", reste à savoir si ces personnalités seront issues des différents partis politiques représentés à l'Assemblée, ou s'il devra composer uniquement avec des ministres du centre et de la droite. Pour François Bayrou, l'objectif est clair : "Il faut inventer une autorité que les Français comprennent, dans laquelle ils se reconnaissent et où ils savent qu’ils auront toute leur place".

"Ceux qui veulent écrire le récit d’un affrontement entre l’Élysée et Matignon seront démentis"

Difficile, cependant, d'imaginer une personnalité incarnant la droite dure, comme Bruno Retailleau (sur les rangs pour rester ministre de l'Intérieur), accepter de faire équipe avec des ministres issus des rangs de la gauche. Et la réciproque est valable. François Bayrou va donc devoir se livrer à un véritable numéro d'équilibriste, tout en ayant, pour l'heure, la quasi-garantie de ne pas être censuré par le Rassemblement national. Le président du parti, Jordan Bardella, a en effet exprimé sa volonté de ne pas bloquer le gouvernement à venir, dès l'annonce de la nomination de Bayrou. Une partie du Nouveau front populaire, en revanche, votera la censure. C'est le cas des Insoumis. Les socialistes ont annoncé qu'ils ne participeraient pas au gouvernement, mais n'ont pas encore précisé s'ils le censureraient.

En attendant de trouver la solution miracle, François Bayrou a réaffirmé sa proximité avec le président de la République. Malgré les tensions ayant précédé sa nomination à Matignon, il annonce qu'il sera "un Premier ministre de plein exercice et de complémentarité". Ajoutant : "Ceux qui veulent écrire le récit d’un affrontement entre l’Élysée et Matignon seront démentis. La relation avec le président est d’abord une relation personnelle. C’est un homme dont les gens ne se rendent peut-être pas compte de l’audace et du courage. Il n’y a rien de plus simple pour moi que de travailler avec lui".

publié le 15 décembre à 17h02, Sabrina Guintini, 6Médias

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