Du rififi dans le gouvernement de Michel Barnier, Matignon recadre le ministre de l'Économie
© Jumeau Alexis/ABACA / Abdullah Firas/ABACA
Un sérieux froid s'est installé en France, à cause de la tempête Caetano, mais aussi au sein du gouvernement, entre Michel Barnier et son ministre de l'Économie Antoine Armand, ce dernier s'étant permis de mettre publiquement la pression sur le Budget 2025.
Rien ne va plus entre le Premier ministre Michel Barnier et Antoine Armand à l'Économie. Mercredi 20 novembre, dans une interview accordée au Parisien, le second n'a pas hésité à mettre la pression sur le premier à propos du projet de loi des finances 2025, insistant sur les lignes rouges à ne pas franchir, comme pousser les entreprises à bout. "Ce n’est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu’on crée de l’emploi et de la croissance", a-t-il ainsi déclaré.
Cette sortie du ministre de l'Économie a refroidi ses relations déjà bien froides avec Michel Barnier, qui n'a pas décroché son téléphone pour faire le point avec lui ou éclaircir les malentendus. Au contraire, il a laissé Matignon le recadrer à sa place. "Chacun sera juge. Mais pris dans des vents contraires, le Premier ministre maintient son cap et ne tombe pas dans des polémiques stériles", a-t-on ainsi vertement répondu depuis rue de Varenne, dans les colonnes du Parisien-Aujourd’hui en France.
"Si j'étais Premier ministre, je le dégagerais"
La sortie d'Antoine Armand a été vue comme un véritable affront par certains, et comme un signe de courage par d'autres. Un ancien membre du gouvernement a même glissé au Parisien que le ministre de l'Économie était, selon lui, "le plus courageux de la bande. Surtout qu’il se bat sur le fond, sur une vraie conviction personnelle". Cependant, ce cador en politique a aussi ajouté : "Si j’étais Premier ministre, je le dégagerais. Il a franchi une ligne rouge."
À noter, par ailleurs, qu'Antoine Armand n'a rien dit à Matignon de son interview au Parisien. Ce qui contrevient aux usages et risque bien d'abîmer un peu plus ses relations avec le Premier ministre.
publié le 21 novembre à 17h20, Maeliss Innocenti, 6Medias