"Attention à l’impôt de trop" : le ministre de l'Économie ne veut pas "matraquer" les entreprises
© Lafargue Raphael/ABACA
Dans un entretien accordé au Parisien, mercredi 20 novembre, le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, a mis en garde Michel Barnier contre les charges qui pèsent sur les entreprises, qu'il ne veut pas pénaliser dans les prochains mois.
Antoine Armand s'affiche au soutien des entreprises. Dans une interview publiée par Le Parisien, mercredi 20 novembre, le ministre de l’Économie et des Finances a mis la pression sur le Premier ministre Michel Barnier après la réduction par le Sénat des allègements de cotisations patronales dans le budget de la Sécu. "Attention à l’impôt de trop ! Les entreprises ne doivent pas être la variable d’ajustement", a prévenu le locataire de Bercy.
"Ma famille politique porte un message : ce n’est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu’on crée de l’emploi et de la croissance", a insisté Antoine Armand auprès de nos confrères. "Le groupe EPR a raison d’insister : il faut aller le plus loin possible pour préserver les allègements de cotisations", a poursuivi le membre du gouvernement, alors que la perspective d’une augmentation du versement mobilité, une contribution patronale au financement des transports en commun, fait son chemin sur les bancs de l'Assemblée nationale.
Antoine Armand a également livré un avis tranché sur la situation générale des mesures fiscales contre les entreprises. "Beaucoup de propositions ont été faites à l'Assemblée, avec trop souvent l'objectif de taxer davantage et de dépenser davantage. Or, on est déjà un pays qui taxe trop, qui dépense trop, et qui ne travaille pas assez", a-t-il pointé du doigt. Avant d'affirmer que revenir sur la politique économique menée par Emmanuel Macron depuis 2017 serait une "erreur fondamentale".
Une sortie qui fait réagir
La prise de position du ministre de l'Économie a été saluée sur X par le chef des députés EPR et ancien Premier ministre, Gabriel Attal : "Interview juste et responsable du ministre Antoine Armand. […] Nous continuons à défendre la compétitivité de notre économie au service de l'emploi. Des chemins alternatifs à la hausse des charges existent."
Les propos d'Antoine Armand sur l'augmentation du versement mobilité ont également fait réagir le ministre délégué chargé des Transports, François Durovray. "S’il y a un impôt qui est utile aux entreprises, c’est bien celui-ci. Les chefs d’entreprises, je les connais. Ils savent très bien qu’ils ont du mal à embaucher parce que leurs salariés ont du mal à venir et ont besoin des transports publics. Ils savent très bien que lorsqu’on permet à des salariés d’abandonner la voiture, qui coûte très cher, au bénéfice des transports publics, c’est la meilleure chose pour le pouvoir d’achat", a-t-il affirmé sur RMC, jeudi 21 novembre. Avant d'adresser une pique à son collègue du gouvernement : "On est issus de familles politiques différentes et c’est normal que chacun exprime sa sensibilité, explique-t-il. À titre personnel, j’estime qu’on doit le faire en famille et qu’on ne doit pas l’exprimer à l’extérieur. C’est une question de personnalité."
publié le 21 novembre à 08h25, Quentin Marchal, 6Medias