Politique

Covid-19, révélations, "la pire erreur" de sa vie... Agnès Buzyn vide son sac dans un journal

© Pool/ABACA - Dans un livre de 500 pages, Agnès Buzyn règle ses comptes et livre ses vérités.

Dans un journal de 500 pages, dont Le Parisien se fait écho, l'ancienne ministre de la Santé tire à boulets rouges sur certaines personnalités du monde médical et se défend de sa gestion de la pandémie de Covid-19.

C'est un livre choc, un journal plus précisément, que l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'apprête à sortir ce mercredi 27 septembre. Agnès, tu as fait peur au Président, c'est 500 pages de son journal tenu pendant la période de Covid-19, plus précisément de janvier à juin 2020. Fin août, la ministre déclarait déjà : "Ce récit intime et précis offre un éclairage inédit sur cette crise sans précédent qui a bouleversé des millions de Français. Il permettra aux lecteurs de plonger dans les défis, les décisions difficiles et les événements marquants qui ont façonné cette période." Mais les bonnes pages dont a eu connaissance Le Parisien montrent une ancienne ministre qui vide son sac.

D'abord sur la pandémie de Covid-19. Celle qui était ministre de la Santé jusqu'en février 2020 (appelée à remplacer Benjamin Griveaux), le reconnaît : "Renoncer au ministère de la Santé a été la pire erreur de ma vie." Elle affirme aussi que le renoncement de Benjamin Griveaux, qui "a été un battement d’ailes", l'a "précipité dans une vie qui n’était pas la (sienne)". Elle ajoute : "À ce moment, je regrette terriblement, mais il est trop tard." Sur la pandémie en elle-même, elle récuse les accusations que le Gouvernement n'a rien anticipé : "On nous a accusés de ne pas avoir anticipé la crise", affirme l'ancienne ministre, qui estime qu'on a "manipulé (son) image".

Delfraissy le "mondain", Raoult "le dingue de Marseille"

Sur la question problématique des masques, Agnès Buzyn assure que la France a été un des premiers pays à en avoir commandé, mais la Chine a fermé ses frontières, or, comme ils venaient de là-bas, cela a créé une pénurie. "Au-delà des masques, j’alerte, je déclenche les cellules de crise, mais il y a une inertie généralisée, qui ne vient pas de l’exécutif, mais des Ordres de médecins, des fédérations hospitalières, des syndicats", tance-t-elle auprès du Parisien. Dans son journal, elle règle aussi ses comptes avec des personnalités reconnues du monde médical, Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, qualifié de "mondain, surtout très médiatique" qui ne "connaît que le sida", ou encore Martin Hirsch, ancien patron des hôpitaux de Paris : "Comme il a visiblement beaucoup de temps libre à l’AP-HP, il écrit des livres", raille-t-elle. Quant à Didier Raoult, il est surnommé le "dingue de Marseille".

Agnès Buzyn publie aussi des SMS échangés avec le couple exécutif, comme un avec le Président le 5 mars où elle "doute" que les élections puissent se tenir. Elle explique qu'Emmanuel Macron a "des conseillers qui lui disent autre chose" en face. Et même si elle fait part de ses doutes sur le Conseil scientifique, on ne l'écoute pas, regrette-t-elle. Pourquoi publie-t-elle ces messages ? Parce qu'ils sont "dans les mains de la Justice" et allaient "finir par sortir dans les médias". Au courant, Emmanuel Macron lui aurait même confié : "Agnès, s’il y a une personne au monde qui doit publier un livre, c’est vous !" Victime de tentatives d'agressions, sous protection policière, elle semble se faire à sa nouvelle vie : "Les personnes qui m’ont le plus attaquée sont celles qui ont le plus de choses à se reprocher."

publié le 26 septembre à 16h20, Xavier Martinage, avec 6Medias

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