"Une ligne rouge" : Sophie Binet agite le spectre des grèves avant les JO de Paris
© Capture d'écran RTL - La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, le 30 janvier 2024 sur RTL.
Invitée de RTL, mardi 30 janvier, la secrétaire générale de la CGT a mis en garde l’exécutif face au risque de débrayages en cas de "réformes violentes contre le monde du travail". Dans son viseur, le durcissement des règles de l’assurance-chômage, voulu par Emmanuel Macron.
Vers un rapport de force entre le gouvernement et la CGT, avec en toile de fond les Jeux olympiques ? Invitée de RTL, mardi 30 janvier, la secrétaire générale du syndicat de travailleurs Sophie Binet a laissé planer la menace de mouvements de grève avant l’événement sportif qui se déroulera à Paris du 26 juillet au 11 août. "Si le gouvernement passe des réformes violentes contre le monde du travail avant les JO, évidemment qu’on mobilisera. Le gouvernement ferait bien d’entendre ce message-là", a lancé la syndicaliste.
Les relations entre l’exécutif et les syndicats, déjà échaudées par la réforme des retraites, pourraient s’envenimer dans les prochains mois. En cause, une autre réforme du travail promise par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse, le 16 janvier dernier. Le chef de l’État souhaite ainsi durcir les "règles" pour les demandeurs d’emploi qui refuseraient des "offres d’emploi". Pour Sophie Binet, il s’agit d’une "ligne rouge".
Plusieurs réformes de l’assurance-chômage
Pointant un "double discours" au sein de l’exécutif, la patronne de la CGT a réclamé des "clarifications" concernant cette réforme. Depuis son arrivée à l’Élysée, le président a déjà mené trois réformes de l’assurance-chômage, s’attirant les foudres des syndicats. En 2018, le ministère du Travail avait modifié le barème de sanctions frappant les demandeurs d’emploi qui ne respecteraient pas leurs devoirs. Quatre ans plus tard, les salariés en CDD refusant deux offres de CDI ne pouvaient plus être éligibles à l’assurance-chômage.
Ce durcissement des règles pourrait peser sur les travailleurs âgés, selon Sophie Binet. Invoquant la réforme des retraites, qui fait passer l’âge de départ légal à 64 ans, la cégétiste a rappelé que les "entreprises ne veulent pas" des "séniors" et "les licencient par milliers".
publié le 30 janvier à 11h10, Antoine Grotteria, 6Medias