France

Étoiles de David taguées : le commanditaire présumé réagit, le gouvernement dénonce une implication russe

Jeudi 9 novembre, le ministère des Affaires étrangères a condamné l’implication du réseau russe Recent Reliable News dans "l’amplification artificielle et la primo-diffusion des photos des tags représentant des étoiles de David dans le 10e arrondissement de Paris".

Nouvel élément dans l’affaire des étoiles de David taguées sur des façades parisiennes. Dans un communiqué publié sur son site internet, jeudi 9 novembre, le ministère des Affaires étrangères a condamné une "nouvelle ingérence numérique russe contre la France". Selon le Quai d’Orsay, le réseau russe "Recent Reliable News" (RNN) serait à l’origine de "l’amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux des photos des tags représentant des étoiles de David dans le 10e arrondissement de Paris".

Le ministère explique que d’après VIGINUM, le service technique et opérationnel de l’État chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères, un réseau de 1 095 bots, des logiciels robots à la tête de comptes Twitter, aurait partagé 2 589 publications "contribuant à la polémique liée aux étoiles de David taguées au pochoir".

Un homme d'affaires moldave suspecté

Une telle opération interpelle notamment en raison de la primo-diffusion des photos des tags, car, comme l’explique Le Monde, ces comptes étaient les seuls à posséder les images, laissant fortement penser à un lien étroit entre les comptes sociaux et les auteurs des faits. "Alors que la première publication authentique des photos des tags semble être intervenue le 30 octobre à 19h37 sur Twitter, VIGINUM a identifié les premières publications du réseau de bots RRN dès le 28 octobre, à partir de 19h24, soit près de 48h avant", précise le ministère.

Quant au commanditaire présumé des tags, il s'agirait d’Anatoli Prizenko, un homme d’affaires moldave, comme les deux auteurs interpellés le 27 octobre, indique BFMTV. Interrogé par la chaîne, Anatoli Prizenko assure que "cette action a été organisée dans le but de soutenir les juifs qui vivent en France et à l’étranger". Il s'est ensuite dit "choqué" que "les politiques et les médias en France" l'interprètent "comme un acte antisémite". Un acte qu’il dit avoir réalisé en concordance avec deux organisations, la "Communauté juive européenne" et le "Bouclier de David", dont l’existence réelle n’est pas encore attestée.

publié le 10 novembre à 08h05, Théo Rampazzo, 6Medias

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