Cotentin : un dernier adieu au rythme d’un corbillard tiré par un cheval
Marie Travert, © Radio France - Chloé Martin
À Pierreville, dans le Cotentin, Marie Travert perpétue une tradition émouvante et singulière : accompagner les défunts vers leur dernière demeure grâce à un corbillard tiré par sa jument, Bienvenue. Une prestation unique, empreinte de nature et de sérénité, qui offre aux familles un moment de recueillement hors du temps, renvoie France Bleu.
Dans le paisible village de Pierreville, au cœur du Cotentin, les funérailles prennent une teinte unique grâce à Marie Travert. Meneuse d’attelage passionnée, elle propose de transporter les défunts en corbillard hippomobile, renouant ainsi avec une tradition séculaire, révèle France Bleu.
Tiré par Bienvenue, un puissant cob normand, le corbillard noir datant de 1915 dégage une aura solennelle. « C’est un service que j’ai voulu pour les familles attachées à la nature ou à l’univers équestre », explique Marie. Si l’aspect extérieur du véhicule reste fidèle à son époque, l’intérieur a été modernisé pour répondre aux normes de sécurité.
Un moment de recueillement apaisé
Le cortège, généralement limité à un rayon de deux kilomètres, se déroule au pas lent et cadencé de la jument. Ce rythme, empreint de calme, invite à un moment de communion. « Les proches peuvent marcher derrière le corbillard, se recueillir et vivre un dernier moment d’unité avec le défunt », confie la meneuse.
La présence de Bienvenue joue également un rôle apaisant. « Les chevaux ont un effet de médiation, même dans ces circonstances. Ils apportent une douceur qui peut soulager les familles dans ces moments difficiles », souligne Marie. Chaque détail du cortège est soigneusement orchestré. La crinière de Bienvenue est nattée, ses sabots graissés, et elle est habillée d’un drap noir traditionnel. Marie, vêtue de noir, veille à ce que cet ultime voyage soit à la fois digne et mémorable.
Si ce service a un coût, environ 500 euros, il offre une expérience profondément humaine et empreinte de sens. « Ce moment d’au revoir, avec le rythme lent du cheval, permet de ralentir, de se souder et de rendre un hommage véritablement unique », conclut Marie. Un dernier hommage où la nature, la tradition et l’émotion se rejoignent.
publié le 16 novembre à 16h35, Orane Guisset, 6médias