Ce sapeur-pompier a héroïquement secouru le policier brûlé à Paris à la manifestation du 1er-Mai
Sofiane Ouared est sapeur-pompier professionnel à Cagnes-sur-Mer. Il s’est rendu à la manifestation du 1er-Mai et a porté secours au policier pris pour cible par un jet de cocktail Molotov.
"J’ai agi par instinct". Sofiane Ouared est sapeur-pompier professionnel à Cagnes-sur-Mer. Il était présent à la manifestation contre la réforme des retraites du 1er-Mai à Paris en tant que représentant du personnel SA SPP-PATP. Avec 2,3 millions de manifestants selon la CGT et 782 000 selon les autorités, la mobilisation a été particulièrement importante. Au cours de l'événement, un policier a été brûlé après un jet de cocktail Molotov.
Sofiane Ouared décrit à Var Matin une manifestation “bon enfant” avant l’arrivée des blacks blocs, venus pour faire de la casse. “Ils arrachaient les rétroviseurs des voitures, cassaient les margelles en marbre des pieds d’immeubles, arrachaient même des morceaux d’échafaudage pour les lancer comme des javelots contre les forces de l’ordre”, raconte le sapeur-pompier de 45 ans.
Un chaos absolu
Sofiane Ouared se retrouve rapidement coincé entre les policiers, qui "matraquaient et gazaient dans tous les sens", et les blacks blocs, venus sans autre but que de "tuer du flic", explique-t-il au quotidien. C’est lorsqu’il tente de trouver une échappatoire qu’il entend une violente détonation. "Mon corps en entier s’est mis à trembler", témoigne-t-il. Un cocktail Molotov vient d’exploser, à quelques dizaines de mètres du sapeur-pompier. Il voit alors "quatre ou cinq policiers tomber au sol et deux d’entre eux prendre littéralement feu."
Il s’élance pour leur venir en aide. Bien qu’il se retrouve braqué par deux LBD, il ne recule devant rien et continue d’avancer pour accomplir sa mission. Une fois arrivé, il tombe nez à nez avec le policier, brûlé au second degré. “Ses collègues avaient éteint les flammes avec une sorte de mousse, mais dessous ça continuait de bouillir. Il hurlait de douleur”, raconte-t-il.
“Je qualifierais plutôt ce que j’ai fait d’acte citoyen"
Ni une, ni deux, il saisit des bouteilles d’eau et une paire de ciseaux auprès de street médics (secouristes volontaires) et lui retire ses vêtements avant de l’évacuer dans un immeuble voisin. “J’ai demandé aux habitants de m’apporter toutes les bouteilles d’eau et les bassines qu’ils avaient. L’un d’eux nous a amené des jus de fruits”, confie le sapeur-pompier.
Finalement, malgré ses blessures, l’officier a pu quitter l’hôpital la nuit suivante. Son pronostic vital n’a pas été engagé. Lorsque Var Matin lui parle d’héroïsme, Sofiane Ouared rectifie : “On ne peut pas parler de geste héroïque, je qualifierais plutôt ce que j’ai fait d’acte citoyen”.
publié le 5 mai à 12h50, Orange avec 6Medias
