Insolite

"Au moment où il m'a regardée, il a su que j'étais sa fille" : une journaliste géorgienne retrouve son père biologique sur Facebook

© PA Photos/ABACA

En Géorgie, la journaliste Tamuna Museridze a retrouvé sa famille biologique après de longues recherches. Elle a raconté son histoire à la BBC.

En Géorgie, le réseau social Facebook a permis à une journaliste de retracer ses origines. Ce dimanche 1er décembre, la BBC a dévoilé l'histoire de Tamuna Museridze, qui a découvert que sa mère l'avait adoptée après la mort de cette dernière. En 2016, alors qu'elle nettoie la maison de sa mère, Tamuna Museridze tombe sur son propre certificat de naissance. Elle se rend compte que la date qui y est inscrite ne correspond pas à son anniversaire. De là, émergent ses premiers doutes : aurait-elle été adoptée ?

Pour en avoir le cœur net, Tamuna Museridze lance sur Facebook le groupe "Je cherche". Elle tombe alors sur l'histoire d'un vaste trafic de bébés en Géorgie : pendant des décennies, des centaines de nourrissons avaient été déclarés morts-nés auprès de leurs parents avant d'être vendus. Suspectant d'être une victime de ce trafic, Tamuna Museridze interroge une centaine de familles. "J'enquêtais en tant que journaliste, mais c'était aussi une mission personnelle", explique-t-elle à la BBC.

"Elle ne voulait rien avoir à faire avec moi"

Durant l'été, une membre de son groupe Facebook l'a contactée en lui disant connaître une femme qui a accouché et fait adopter son enfant à Tbilisi, en septembre 1984. La date concordant avec la naissance de Tamuna Museridze, celle-ci décide de lancer un appel à témoins. Une femme la contacte alors, précisant que celle qu'elle recherche est sa tante. Elle et Tamuna Museridze font alors un test ADN qui confirme qu'elles sont bien cousines. La journaliste contacte donc sa mère biologique. "Elle a commencé à crier, à hurler. Elle a dit qu'elle n'avait donné naissance à aucun enfant. Elle ne voulait rien avoir à faire avec moi", se souvient-elle.

Malgré cet épisode douloureux, la jeune femme n'abandonne pas et réussit à la convaincre de lui donner le nom de son père biologique. Celui-ci faisait partie depuis trois ans de sa liste d'amis sur Facebook. "Il ne savait pas que ma mère était tombée enceinte. Ça a été une grande surprise pour lui", explique-t-elle. Une rencontre est organisée. "C'était étrange, au moment où il m'a regardée, il a su que j'étais sa fille", se souvient-elle. Elle rencontre aussi le reste de sa famille. Tamuna Museridze a aussi pu reparler à sa mère biologique et dénouer ce qui la liait à l'enquête : elle n'est pas une victime d'un trafic d'enfants, mais le fruit d'une histoire d'amour brève, que sa mère aura dissimulé pendant 40 ans.

publié le 1 décembre à 00h17, Floréane Marinier, 6 Medias

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