Violences sexuelles dans l’armée : Sébastien Lecornu annonce "une mission de l'inspection générale des armées"
© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA
Vendredi 12 avril dans une tribune publiée dans Le Monde, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, et Patricia Miralles, la secrétaire d'État aux Anciens combattants, ont annoncé le lancement d’"une mission de l'inspection générale des armées" sur les violences sexuelles dans ces corps de métiers.
La Grande Muette vit peut-être ses derniers moments de "tranquillité". Après de nombreux témoignages de militaires victimes de violences sexuelles publiés dans la presse, "une mission de l'inspection générale des armées" a été lancée. L’annonce a été faite vendredi 12 avril dans une tribune publiée dans Le Monde et co-écrite par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, et Patricia Miralles, la secrétaire d'État aux Anciens combattants.
Fin mai 2024, cette mission d’inspection rendra "son évaluation de ce qui est déjà fait, et ses recommandations sur ce que nous pouvons, et devons, faire mieux", précise Sébastien Lecornu dans un message posté sur X (ex-Twitter). "C’est au harceleur ou à l’agresseur de sortir du rang, c’est sur eux que doit peser le fardeau", écrivent les deux membres du gouvernement dans la tribune, pour appuyer sur la fin de l’omerta dont bénéficient les agresseurs dans les rangs de l’armée. Comme le soutiennent de nombreuses victimes de violences sexuelles ou encore d’agressions physiques, la honte doit changer le camp.
Des sanctions systématiques doivent être mises en place martèle le ministre
Le 26 mars, une ancienne militaire de la Marine nationale avait dénoncé auprès de franceinfo l’impunité dont avait bénéficié son agresseur, ouvrant la voie à d’autres témoignages de victimes et à l’action du gouvernement. La mission d’inspection dans les armées aura aussi pour but de "rendre plus efficace encore" la cellule Thémis, créée en 2014 pour aider les victimes de violences et sanctionner les agresseurs.
BFMTV rappelle qu’en 2023, 167 signalements de violences sexuelles ou sexistes au sein de l’armée ont été rapportés à la hiérarchie militaire et 59 ont été traités par la cellule Thémis. Dans la tribune publiée dans Le Monde, les deux ministres ne laissent plus de chance aux agresseurs de s’en sortir puisque désormais, "à chaque fois qu’il existe une suspicion de viol ou d’agression sexuelle présentant un caractère suffisant de vraisemblance, la personne mise en cause sera systématiquement suspendue de ses fonctions".
publié le 12 avril à 11h04, Capucine Trollion, 6Medias