Politique

Trop indulgente avec le RN, une ministre sèchement recadrée par le patron des députés Renaissance

La secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, a opté pour des “avis de sagesse” sur des amendements RN à l’Assemblée, rapporte Le Figaro. Une attitude qui lui a valu d’être recadrée par Sylvain Maillard, le président du groupe Renaissance.

En lieu et place des habituels “avis défavorables” face à des amendements déposés par le RN, Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, a multiplié les “avis de sagesse” gouvernementaux à l’Assemblée. Une attitude qui n’est pas passée inaperçue, mardi 13 février, en plein débat sur le projet de loi pour renforcer la lutte contre les dérives sectaires. Des parlementaires de la majorité ont rapidement signifié leur “désaccord profond” avec la secrétaire d'État, rapporte Le Figaro.

Habituellement, face à un amendement du RN, le rapporteur macroniste d’un texte donne un avis “défavorable”. La ministre, elle, a assumé sa position différente : “Ce sera un avis de sagesse, et il est tout à fait assumé”, a-t-elle déclaré, estimant ainsi que les parlementaires devaient juger par eux-mêmes de la pertinence des amendements.

“Lunaire”

Les députés de gauche se sont vite agités. Le socialiste Arthur Delaporte a interpellé ses collègues de la majorité. Le président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard, a alors demandé une suspension de séance. L’occasion, avec d’autres élus, d’aller recadrer directement Sabrina Agresti-Roubache à propos de ses “avis de sagesse”.

“Nous étions plusieurs à être troublés d'entendre la ministre nous expliquer qu’elle était contre ces amendements, mais appeler à un avis de sagesse, et encore plus pour des amendements venant de l'extrême droite !”, déclare au Figaro un député Renaissance. “La dérive vers l'extrême droite du gouvernement est un souci démocratique. Jusqu'à présent, seules les oppositions le dénonçaient. Là, même ses propres parlementaires disent stop, c'est du jamais vu”, a déclaré Sandra Regol, élue écologiste. Du côté du RN, on a jugé la séquence "lunaire".

A la reprise de séance, le calme n’était pas revenu. “On vient d'avoir la confirmation que les propos du président et du Premier ministre, qui disaient qu'ils faisaient une coalition avec l'extrême droite, trouvent désormais leur traduction parlementaire”, a lancé l'écologiste Benjamin Lucas à l’intention de la ministre. Il y a plusieurs mois, déjà, un amendement cosigné par des députés macronistes et des élus du Rassemblement national avait été au cœur d’une polémique.

publié le 14 février à 08h25, Cathy Gerig, 6Medias

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