Fin du droit du sol à Mayotte : Gérald Darmanin tance « les beaux esprits parisiens » opposés à la mesure
© Billioux Yannick/ABACA - Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le 12 février 2024, à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Dans un entretien accordé à Ouest-France, lundi 12 février, le ministre de l’Intérieur a estimé que l’annonce de la suppression du droit du sol à Mayotte relevait du "pragmatisme", et non de "l’idéologie". Pour lui, la réforme constitutionnelle passera par la formation d’une majorité au Congrès.
Face aux critiques, Gérald Darmanin réfute toute "idéologie". Au lendemain de l’annonce de la suppression du droit du sol à Mayotte, le ministre de l’Intérieur a défendu cette mesure dans un entretien accordé au quotidien régional Ouest-France, lundi 12 février. Selon lui, cette réforme relève d’un choix "pragmatique" qui correspond à une "demande" de la "population locale". Depuis plusieurs semaines, des collectifs citoyens protestent contre l’immigration illégale et l’insécurité dans ce département situé dans l’Océan indien.
Mais cette mesure déchire la classe politique, entre adhésion à droite et à l’extrême droite, et indignation à gauche. De quoi décontenancer Gérald Darmanin, qui a appelé les "beaux esprits parisiens" à "sortir du périphérique" et à "aller à Mayotte". Dans l’archipel, la situation sécuritaire et migratoire s’avère explosive dans un contexte socio-économique dégradé. Selon l’Insee, plus de trois quarts des 310 000 Mahorais vivaient en-dessous du seuil de pauvreté, en 2020.
Trouver une majorité au Congrès ou convoquer un référendum
De nombreux migrants en provenance des Comores lorgnent Mayotte, où le Produit intérieur brut par habitant est huit fois plus élevé. Mais la pression démographique reste importante. Pour le gouvernement, la suppression du droit du sol s’inscrit donc dans une volonté d’endiguer l’afflux migratoire. Reste à trouver les modalités politiques pour changer la Constitution.
Gérald Darmanin s’est dit favorable à une "réun(ion) du Congrès (Assemblée nationale et Sénat)" à la demande du président Emmanuel Macron. La modification de la Constitution nécessite au moins 3/5 des votes des parlementaires. L’autre hypothèse pourrait être un "référendum", comme indiqué par la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache, lundi, sur BFMTV.
publié le 13 février à 07h15, Antoine Grotteria, 6Medias